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Cinema 23 et 24

Publié le par Buster Casey

 Petit retard sur mes chroniques ciné. Pas d'affolement, vous n'aviez même pas vu la différence...

 L'Age De Glace 3 : Le Temps Des Dinosaures de Carlos Saldanha

 Aller voir ce film n'était pas du tout ma priorité. Autant être franc, si j'avais trouvé le premier sympa, le deuxième m'avait un peu gonflé. Pas drôle et bons sentiments à la louche, la séquelle parvenait à développer un soupçon d'intérêt lors de la séquence finale. Donc, à l'annonce d'un troisième épisode, je pensais passer mon tour. Sauf que, la vie étant ce qu'elle est, des amis ont insisté pour que je vienne avec eux. Me voilà donc reparti pour un tour.

 D'entrée de jeu, on sent que le ton change. Le film est plus joli, les évènements s'enchaînent à toute vitesse et, honneur suprême, comme je ne m'étais absolument pas penché sur le projet, j'ai vécu l'histoire vierge de tout renseignement. En misant sur un ton plus adulte, les auteurs ont su donner un rythme trépidant au film. Ils créent un nouveau personnage déjanté assez intéressant (Buck, la belette guerrière), sorte de mélange entre Jack Sparrow et le capitaine Achab. Ensuite, les blagues tapent très souvent sous la ceinture et les bons sentiments sont remisés (en partie) au placard. Bref, ce fut une bonne surprise. Et ma critique s'arrête là dans la mesure où n'attendant rien du film, je ne vais pas non plus disserter trois plombes dessus. Un bon film et c'est déjà pas mal.


 Public Enemies de Michael Mann

 Michael Mann est un grand cinéaste, un auteur de la trempe d'un James Cameron, exigeant et intransigeant sur un plateau, n'hésitant pas à utiliser les derniers outils technologiques pour raconter ses histoires. Avec une carrière longue comme le bras et une qualité filmographique difficilement prise à défaut, l'annonce d'un nouveau film du gars avec Johnny Depp et Christian Bale à l'affiche provoquait une furieuse crise de bave incontrôlée. Pas de bol, c'est une douche froide !

 Public Enemies propose de nous raconter, non pas l'histoire, mais une partie de l'histoire d'un des plus flamboyant criminel américain, John Dilinger. La trame du film se déroule ainsi de son évasion d'une prison à sa mort sous les balles du F.B.I., ce qui correspond à quelques mois. Oui, désolé de ne pas être plus précis mais le film ne nous donne jamais vraiment de repères temporels. Le gangster est incarné par Johnny Depp, l'agent chargé de le poursuivre par Christian Bale et la petite pépée de Dilinger par Marion Cottilard (rrrr...). Et malgré tout ça...

 Première chose qui coince : la HD. Tourné en haute définition, le métrage se trouve étrangement "déréalisé", comme si l'image formait une barrière avec le spectateur. Inconsciemment, ce type d'image nous ramène à un visionnage de making-of ou d'un reportage mais pas à une image cinéma. D'entrée de jeu, la technologie nous met hors du film. S'ensuit alors des images comme floues, bavantes dès que la caméra panote un peu trop brutalement et surtout des scènes de nuit carrément moches là où les scènes diurnes semblent grises. Si Collateral s'en sortait bien (et que Zodiac de Fincher s'en tirait à merveille), Miami Vice subissait le même défaut. Défaut amoindri par son contexte actuel. Ici, la HD pour un film des années 30, ça coince.

 Deuxième os dans la gorge : le scénario. On sait Michael Mann plutôt habile avec un stylo et des histoires qui ont toujours quelque chose à raconter. Une surprise d'autant plus grande que le bonhomme a été aidé par deux autres personnes pour ce Public Enemies dont le résultat est... indigent. Une caractérisation des personnages à la serpe, chacun restant jusqu'au bout placardé dans son stéréotype. Ce qui entraîne une identification et une empathie nulles pour ceux-ci. Que ce soit pour le bandit ou le super-agent lui courant après, on ne choisit aucun camp parce qu'on s'en fout. On ne ressent rien, on ne déteste personne mais on en les aime pas non plus. Les acteurs se débattent alors à essayer de nous transmettre quelque chose mais rien ne se passe. Le scénario veut nous embarquer dans la flamboyance du personnage, simplement parce que Dilinger le répète trois fois. C'est un peu court, jeune homme.

 A ce titre, les dialogues sont mal fichus et les poncifs tombent comme des perles. Dilinger emballe la petite française en deux coups de manches ("Je veux que tu me suives. Tu es avec moi maintenant !" "Non. Ah ben oui finalement...") et il est trop beau gosse. L'agent du F.B.I. serre les dents et est plein de loyauté mais on ne saura rien de plus sur lui. Quand à Marion Cotillard, elle joue la fille du voyou. Une scène où elle se fait tabasser donne un peu plus d'importance à son rôle et à son jeu mais c'est tout.

 Bref, de la part de l'homme derrière Heat (qui racontait en gros la même histoire), voilà venir un film froid, clinique, où même Johnny Depp n'est pas à son aise et Bale réduit à un visage fermé. Mann reste cependant maître de sa caméra lors d'une impressionnante fusillade en pleine forêt, gâchée par la HD. L'émotion pointe finalement son nez lors de la mort de Dilinger : harmonie parfaite de la musique, du montage, du cadrage et de la durée de l'ensemble. Émotion renouvelée lors de la dernière scène dans la prison. Mais trop tard.

 Désillusion terrible que ce Public Enemies donc, mais gageons que Mister Mann saura rebondir en jetant sa HD pourrave à la poubelle, en revenant à la bonne pellicule et en nous offrant une histoire trippante comme il en a le secret. Je croise tous mes doigts.

 Bonne nuit...

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L
Ah ben voilà qui tombe bien, je savais pas quoi aller voir cet après midi.
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