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Dans Les Brumes Electriques #20

Publié le par Buster Casey

001-copie-4 Et de 20 ! L'air de rien, le temps file et nous voilà déjà à la petite vingtaine de numéros parus en ce mois de décembre 1995. Encore une année qui se boucle et (ATTENTION, SPOILER !) profitez-en bien vu que 1996 sera bien courte (FIN DU ATTENTION SPOILER !). Sinon, que dire ? J'ai assez peu de souvenirs de cette fin d'année, à part que le droit commençait à me sortir par les yeux. Plus honnêtement, ce sont plutôt mes démons intérieurs qui prenaient le pas sur toute réflexion constructive : la solitude, l'angoisse, les tourments amoureux et cette désagréable impression de ne pas être là où vous devriez... tout en ne sachant pas quelle est votre place exacte ! Beaucoup d'orages mentaux et de tempêtes sous un crâne que ma drogue quotidienne me permettait de supporter. De tout ça est néanmoins sortie une bonne chose : ma rencontre inattendue avec Ultimate Warrior (si si, avec les franges, le maquillage et tout...) avec qui nous traçons un sacré bout de route depuis. Pardon ? Le mariage pour tous ? Quel rapport avec... ? HE HO !!!
 
 Nous disions donc, numéro 20, 32 FF (il faut le rappeler !) et pour l'occasion, Kerry King nous expose son gros manche pour une couverture bien virile. Un petit coup de projo sur l'actualité chargée du combo américain ne faisant pas de mal, nous retrouvons donc le souriant guitariste pour une série de questions-réponses où l'on sent d'emblée que l'on a à faire à un autre niveau qu'un gugusse comme Mike Muir (au hasard !). Le monsieur est poli, franc et direct, ce qui donne des réponses assez brèves mais toujours empreintes de la plus grande courtoisie. Tout aussi effrayant qu'il puisse être (et là, nous étions à l'époque peu barbue et pas encore tatoué jusqu'au crâne), il reste un professionnel. Une interview qui a dû provoquer des crises cardiaques chez les métalleux du cru à la lecture de la Une : un album punk ?? Slayer s'abaisserait-il si bas, à rejoindre les Offspring, Green Day et autres... Mike Muir (au hasard encore !) ? Nous courrons vite au dossier principal et nous sommes accueillis par une magnifique double page montrant le groupe en sueur, probablement après l'atomisation nucléaire d'une salle et de son public. On évoque d'abord les souvenirs de leur participation au Donington 95 et Kerry King, tout à sa joie de participer à une affiche aussi heavy dans un festival qu'il trouve "prestigieux", en profite pour remettre les pendules à l'heure : Metallica ne les a pas choisi pour l'affiche : "Tout cela n'a été qu'une question de promoteurs." Ah bon ? Mais pourtant, on a entendu dire qu'ils étaient entièrement responsables de l'affiche ? "Ah ah, ça m'étonnerait beaucoup qu'ils nous aient choisi, nous !!! Je sais aussi qu'ils n'ont pas choisi Skid Row, c'était également une affaire de promoteurs..." On nous aurait menti ? En tout cas, en deux réponses, voilà déjà le frère ennemi sulfaté. La suite de l'entretien porte sur la vidéo live qui doit (va ?) sortir, Live Intrusion, enregistré avec Paul Bostaph aux baguettes. Un show capté en un seul soir en Arizona, car le guitariste barbu estime que filmer deux ou trois concerts ne sert à rien et avoue avoir retouché quelques parties de guitare. Entre les morceaux, on retrouve quelques vieilles vidéos d'archives, ainsi que celle du fan se scarifiant Slayer sur le bras (et dont j'avais déjà parlé en son temps). Un risque de censure ? "J'en sais rien et je m'en fous ! Je ne me préocuppe pas de ce que les censeurs vont penser en agissant..." Et sur le geste en lui-même ? "Il l'a fait en grande partie parce qu'il savait qu'il pourrait se faire plein de nanas après, il le disait lui-même ! J'espère pour lui que ça marche, ah ah !" Enfin, nous concluons sur le prochain album studio fait de reprises punk. King affirme qu'il n'y a rien de prémédité là-dedans et qu'il n'y a aucune volonté de surfer sur cette nouvelle vague. On a tendance à le croire, plus que Cyco Miko en tout cas, surtout quand on entend le résultat. Là où le gros Mikey nous pondait un album de punk qui sonnait juste plus énervé qu'un Green Day ou un Rancid (et encore...), le skeud de Slayer arrache les tympans en un temps record. Mais l'idée de départ était toute simple : le groupe voulait enregistrer un album de reprises de toutes leurs influences, qui brassaient Minor Threat, D.R.I. ou G.B.H. mais aussi Judas Priest ou Deep Purple. Craignant un déséquilibre des genres, la solution du "tout keupon" fut choisie. A tout ceci se rajoute trois titres originaux et inédits, deux très très corrosifs et un dernier aussi lent et lourd que le reste de l'album est speed. Et là encore, quand King parle, on l'écoute : "Ce qu'ils appellent punk aujourd'hui, c'est un abus de langage. Pour moi, ça n'a rien à voir avec le punk qui m'intéresse. Il n'y a plus de mecs en colère qui chantent du punk aujourd'hui, ceux qui prétendent le faire ne sont là que pour faire rentrer de l'argent !" Un peu radical mais une attitude autrement plus légitime que l'autre baudruche du mois dernier.
 
 Et on termine sur une question qui fait froid dans le dos : "Il paraîtrait que Tom Araya et Paul Bostaph ont quelques difficultés à communiquer ensemble ces derniers temps..." Houlà ! Un malaise chez Slayer ?? Touchez pas au batteur, c'est ce qu'il y a de plus difficile à trouver ! "Quoi ?! Tom et Paul !? Ah ah ah ! (franchement mort de rire...) Je n'avais pas encore entendu celle-là mais elle est bonne !" Ah bon, ouf ! Fausse alerte, rien qui ne fasse l'objet d'une breaking new le mois prochain avec une ligne d'annonce sur la couverture et une page complète. Nous voilà rassurés...
 
 Du fait d'une interview menée tambour battant, Manuel Rabasse bouche un peu les trous avec une critique de la VHS Live Intrusion et une définition du punk essayant de répondre à cette angoissante question : Slayer en est-il ? Alors, quand on a les oreilles un peu débouchées, on répond non. Mais Rabasse va plus loin en rapprochant le mythique Reign In Blood de cette mouvance, sous prétexte que l'album dure 26 minutes. What ? Histoire de boucler l'affaire, Fred Burlet nous rédige une page "historique" résumant les 13 premières années chaotiques des quatre affreux. Vite mangé mais consistant.
 
                      
 
 En ce froid mois de décembre 1995, que nous a réservé l'équipe de HnH pour notre petit Noël ? Reprenons dans l'ordre. Déjà, les fiches cuisine : Nirvana, Guns N' Roses, Rory Gallagher, White Zombie, Fear Factory, UFO, Def Leppard et Master. L'air de rien, il est bon de signaler que nous en sommes ici à déjà 160 fiches depuis la création du magazine. Avouez que ça en impose. James Petit nous fait un petit édito qui revient sur un incident survenu lors de la rubrique And Justice For All. Un édito entier, à croire qu'il l'a vraiment eu de traviole mais j'y reviendrai en temps voulu.
 Coté nouvelles du monde metal, on commence avec, hé oui ça faisait longtemps, Guns N' Roses ! Et vous n'allez pas le croire : il paraît que ça va mal ! Une brouille de plus qui a entraîné une chute de dominos bien connue : Axel ne parle plus à Slash, du coup chacun vaque à ses projets solos. La section rythmique prend aussi la poudre d'escampette et s'en va fonder un nouveau gang, Neurotic Boy Outsiders (qui deviendra Neurotic Outsiders) avec Steve Jones (ex-Sex Pistols) au chant/guitare. Un projet peu pris au sérieux mais qui existera juste le temps de sortir un album assez punk (décidément !) avant de disparaître. La suite au prochain numéro là aussi. Aerosmith prend quelques mois de vacances mérités après la tournée mondiale pour l'album Get A Grip mais travaille doucement sur un nouvel effort délivré de la "pression commerciale" de la maison de disques. Shannon Hoon de Blind Melon mourrait d'une overdose... et je ne sais même pas qui c'est ! Mais, à l'écoute, ça plaira sûrement à votre petite cousine. De son coté, une société allemande organisatrice de concerts (la Marek Lieberbeg Konzertagentur) attaque en justice les ex-Nirvana et Courtney Love (représentante des intérêts de Kurt Cobain) pour "rupture abusive de contrat", vu que sept concerts avaient été mis en place par leurs soins (pour la bagatelle de 200.000 dollars en pub et agencement des salles) et qu'ils n'ont pas eu lieu. Même en expliquant qu'avec toute la meilleure volonté du monde, l'ex-leader de Nirvana aurait eu du mal à pousser la chansonnette, MLK avance comme justification que "Kurt Cobain s'était délibérément, sciemment et/ou avec insouciance conduit de manière à se montrer physiquement incapable de se produire sur scène." Ce qui n'est pas faux, dans un certain sens. Vous avez dit honteux ?
 Anthrax revient sur l'éviction de son guitariste soliste Dan Spitz et la prise de tête "juridique" que tout cela a généré. On a droit à une critique rapide du Live From London de Bon Jovi. Def Leppard fête dignement la sortie de son best-of en tenant un pari fou : faire trois concerts sur trois continents différents en 24 heures ! Les concerts étaient acoustiques, je vous rassure, mais le pari fut tenu (poil au cul). J'aurai été curieux de voir la tête des musiciens lors du dernier show, ça devait être moyen frais. Pearl Jam travaille sur un quatrième album dans le plus grand secret et Alice In Chains "déconfirme" la rumeur de leur futur split malgré leur silence pesant et l'état de santé assez flou de Layne Staley. No future ? No future clair et net en tout cas pour l'avenir de Chris Barnes au sein de Cannibal Corpse, un "divorce consommé" sans plus de détails. Heureusement, le vocaliste pourra dégorger à loisir avec son nouveau joujou, Six Feet Under. Il aurait fait exprès, il aurait pas mieux réussi.
 
 Rayon abonnement, outre quelques CDs à rafler, on avait LE cadeau ultra-collector à savoir le briquet "chaise électrique" X Factor d'Iron Maiden. L'objet a une sacrée gueule, je vous l'avoue. Et puisqu'on parle de gueule, voici le courrier des lecteurs et comme je vous le disais il y a 15 jours, l'unité de la grande famille du metal se prend une bonne décharge de plombs dans les miches. Pas de la part de Steph qui nous raconte par le détail son concert de Foo Fighters (et il a l'air d'avoir aimé, le bougre !), ni de Popolsituary qui raconte... heu, n'importe quoi ! Non, le vent du mécontentement souffle du coté de Saddath, le redresseur de torts, et de Danielle Maniot de Violaines (62) sur le pauvre Jacques de Toulouse qui a osé dire du mal de Lars Ulrich. Le mécréant ! Le voilà donc écartelé en place publique, raillé et accusé d'avoir "un cerveau de fourmi lilliputienne et mongolienne." "Et encore, je suis gentil !" nous rassure Saddath, défenseur acharné des Four Horsemen, démontant chaque argument de ce cher Jacques avec une mauvaise foi digne du bon fan de base. J'abrége cette passe d'armes ridicule, ce genre de courriers ne mène à rien de constructif. Quant à Danielle, elle se contente d'un ton sarcastique via un second degré basique et stérile. Mais, vu qu'elle ne le traite pas de mongolien, ça change un peu. Enfin, ça change de "Alors, pour conclure, cher Jacques, arrêtez de vouloir péter plus haut que votre cul en écrivant sans argument tangible vous allez finir par vous chier dessus !" Essayez après de montrer aux gens que les métalleux ne sont pas limités, on n'est pas aidés avec des spécimens pareils.
 
 Born Killers se laisse pousser les poils ce mois-ci puisque la sélection est généreuse et particulièrement vénère. La formation mise en avant, Droÿs, mise sur un techno-thrash racé et complexe. Pour le reste, on baigne dans le thrash d'influence californienne avec pochette moche (Tribal et son Anatomy Of Disaster), le death-metal sans pochette (Krhomadeath) et le rock/hard avec pochette moche (Ultimate Dream et The Eyes Of Eva). Et puis, j'ai beau me moquer en ironisant sur le destin moribond de toutes ces formations crevées à la naissance, quand un futur champion lève la tête, il faut le saluer. C'est ainsi que, entre la poire et le fromage, Blockheads pousse ses premiers beuglements en irradiant de son grindcore épileptique toute la région de Strasbourg qui n'en demandait pas tant. Un premier effort inhumain intitulé Last Tribes qui marque le début d'une longue histoire dans l'underground. Un groupe encore en activité aujourd'hui et qui nous a sorti un nouveau scud, This World Is Dead, aussi ratiboisant que ce premier cri. On n'est vieux que dans la tête ! Comme quoi, cette rubrique aura servi à quelque chose.
 
 Pour la première fois de son histoire, un incident est survenu dans And Justice For All. Incident abondamment relayé dans l'édito de J. Petit qui n'a pas manqué de revenir sur le caractère à la fois "pour de rire" et souvent piquant de cette rubrique. Si je ne le suis pas quand il affirme que les questions poussent les invités dans leurs derniers retranchements et évitent la langue de bois (relisez, au hasard, l'interview d'Evan Seinfeld), il faut avouer que certaines sortaient du classicisme figé et donnaient lieu à des réponses qui laissaient apercevoir une certaine vérité des interrogés. L'hypocrisie de Gene Simmons, la bile acide de Bruce Dickinson ou le jeunisme exacerbé d'Ozzy, tout ça (et bien d'autres) fut lu dans notre auguste canard. Et là, c'est le drame ! Appelé à la barre pour répondre à ces questions "impitoyables", Sebastian Bach, la belle et grande gueule de Skid Row (#14) crée la surprise. Souffrant d'une blessure au pied, Sebounet s'acquittait néanmoins de la tâche de façon guillerette et franche ("Ma maman m'a toujours dit qu'il ne fallait pas jurer, mais je dirai la vérité")... jusqu'à la première question : "Vous prétendez être un vrai groupe de heavy-metal, pourtant votre premier album montrait bien d'autres facettes. Vous vous êtes limités à un registre, uniquement dans le but d'obtenir un peu plus de crédibilité après avoir été considérés comme une sorte de New Kids On The Block du hard..." Silence. "Heu... Ok, faut que j'y aille, salut !" Et le voilà qui les plante ! Y'a pas plus poli ! Un comportement pour ce chanteur fort en gueule que Petit a encore en travers de la glotte : "Visiblement, ce franc parler ne fonctionne que dans un sens. L'excellent chanteur de Skid Row n'accepte apparemment la critique que lorsqu'elle vient de lui et concerne les autres." J'ai beau me payer sa tête souvent, je suis à 100% de son avis. Bref, ce pataquès passé, c'est le bassiste Rachel Bolan (c'est son vrai nom !) qui prend la place et qui, lui, va répondre franchement. Ainsi, sur l'accusation précédente, il explique que les chansons qu'ils écrivaient à l'époque sonnaient comme ça, tout simplement. Le journaliste aura beau tourner le couteau dans la plaie, rien n'y fait : "Nous étions malgré tout plus heavy que la majorité des groupes signées à cette époque, tous ces Warrant, White Lion..." Bon Jovi s'en prend dans les gencives au passage, Skid Row refusant tout rapprochement avec eux... ce qui est vache, vu qu'ils en ont bien profité à leurs débuts avant de leur cracher dessus. Une joute verbale dont nous n'aurons aucun détail vu que toute l'affaire est sous le coup de "contraintes légales" : "Nous avons dû signer un accord stipulant que les deux groupes ne raconteraient plus d'histoires dans la presse l'un sur l'autre." Sous la torture, Bolan accepte néanmoins d'avouer que Bon Jovi les a aidés à obtenir leur première vraie tournée et que leur comportement a été un peu infantile, une critique que le bassiste assume complètement aussi pour le reste du groupe et dans leur comportement quotidien. Mais ça n'ira pas plus loin, en se permettant presque de traiter le beau Jovi de sale type.
 Après ça cause look et le fait de s'en foutre. Bon, ça nous prend une colonne pour apprendre qu'il fait ce qu'il veut de ses cheveux, ce qui est bien... surtout pour un type qui se fout de son look ! Plus croquant vient la relation qu'entretiennent les membres avec leur bouillonnant chanteur. Rumeur de tensions, coups de gueule et autres brouilles, je vous avais déjà servi ça par le menu lors de l'interview du monsieur dans le #14. Rachel nous sort sa belle langue de bois et nous explique que si le bonhomme a un caractère "spécial", il n'y a "aucune rancune au sein du groupe." Malgré les tensions, tout cela s'est révélé constructif et a permis aux musiciens de prendre du recul pour se retrouver à bosser sereinement sur le nouvel album. Tout va bien, alors ? Hein ? Même si  Sebastian parle un peu trop et a mis le groupe dans l'embarras, tout roule. D'ailleurs, Rachel Bolan est le premier à trouver des griefs à la bande : être apparu à la fin des années 80 et passer pour un groupe superficiel, sortir un single trop heavy pour le deuxième album, Slave To The Grind, et avoir trop surjoué sur cet aspect alors que le bassiste souhaiterait que Skid Row ouvre un peu plus ses influences et se diversifie... avant la dernière phrase : "Que sommes-nous comparés à des groupes comme Aerosmith, Kiss ou AC/DC ? Il nous reste une bonne vingtaine d'albums avant de leur arriver à la cheville." Dommage pour eux, ils n'iront pas aussi loin...
 
                   
Le premier single jugé "trop heavy" par Rachel Bolan. Une vidéo faite avec les moyens du bord et enregistrée à l'entrepôt Ikea de Farfouilles-Les-Olivettes. Des cheveux l'Oreal, du muscle... et puis Sebastian Bach au chant... Voilà voilà...
 
 Au rayon interviouves, on démarre fort avec l'has-been Vince Neil qui va tenter une carrière solo hors Mötley Crüe. Je dis bien "tenter" puisque, comme ses anciens compères, il va peu à peu glisser dans un oubli artistique notable. Cela associé à une vie personnelle compliquée et tragique, on peut avouer qu'il revient de loin, n'empêche. Ici, il nous parlait de son deuxième effort solo, Carved In Stone, plus industriel mais qui se plantera grave, de sa collection de maillots de bain, "une autre façon de marier plaisir et business" dixit le sieur, et de son avenir hors Mötley. Le gars y croit à mort et soutient mordicus que son ancien gang, pour lui c'est fi-ni ! "Ce qu'ils font, ce que l'on dit sur eux, je m'en désintéresse totalement ! J'ai définitivement tourné la page." Nononon, n'insistez pas, il ne reviendra pas même pour une reformation, "no way !" Qui a ri ? Passons sur Sugar Ray, en plein envol avec sa mixture improbable de punk-metal-soul concoctée dans son indispensable Lemonade & Brownies. L'entretien est plus que plan-plan, parlant de tournées marathons, de groupes "ultimes" pour qui ouvrir, de la pochette sexy et de la chanson Danzig Needs A Hug qui n'a entraîné aucune répercussion de la part du suscité. Peut-être que Danzig a vraiment de l'humour ?
 
                    
Grosse rotation sur MTV, ce qui nous prive du "Don't fuck with this !" final...
 
 Voivod pointe le bout de son nez page 24. Trio canadien fondateur d'un bazar sonore bien avant l'explosion du mouvement thrash, adulé par Pantera, Dave Grohl ou encore Sonic Youth (?) et géniteur d'albums cultes tels que Dimension Hatröss ou Killing Technology, je n'ai jamais pu me faire à eux. Rien. Nada. Zob. Tout ce metal me laisse froid. La faute peut-être à un concept global dans lequel je ne rentre pas, à savoir un contexte science-fictionnel et tout le toutim : théorie de la conspiration, invasion d'extra-terrestres colonisateurs... Non merci mais déjà que ça me gonfle à lire, je passe mon tour. Alors, vous allez me rétorquer qu'Iron Maiden, par exemple, niveau textes, on n'est pas dans le contemporain non plus... et vous auriez raison à plus d'un titre ! Mais j'accroche plus musicalement. Disons que si les textes me rebutent, il faut un minimum de musique pour m'accrocher et Voivod, ça ne me fait rien. Bref, pour la sortie de Negatron, Michel Langevin nous cause du départ de Denis "Snake" Belanger, membre historique et de l'arrivée du bassiste/chanteur Eric Forrest. Un vrai anglophone au sein des ces francophones à l'accent délicieux, typique de nos amis les enfileurs de caribous. Ils avouent d'ailleurs que ce dernier leur corrige désormais leurs fautes d'anglais dans leurs textes et les a ramenés sur un terrain plus brutal. Mais le groupe se défend bien de récupération à l'heure où de jeunes formations comme Machine Head ou Sepultura font saigner les oreilles de la jeunesse. Voivod faisait du bordel avant tout ce joli monde. On termine sur l'importance de l'informatique et une fulgurance éclate : "Pour moi, Internet, c'est un peu comme le grunge ! Une prétendue contre-culture qui se transforme en mode et qui perd toute sa substance. Comme partout, les multi-corporations ont phagocyté une idée sympa et l'ont totalement détournée de sa vocation première." Plouf, donc !
 
                     
Alors certes, je ne suis pas fan mais voilà le seul titre du combo qui m'emballe. Le riff, la voix hurlée de Eric Forrest, la double grosse caisse... Le fait que ça arrache, tout simplement !
 
 Skunk Anansie était la coqueluche du moment en ce fin 1995/début 1996. Signe qui ne trompe pas, les radios "jeunes" passaient leurs chansons en boucle (la ballade la journée, la plus furieuse le soir). Il faut dire qu'avec une chanteuse black au crâne rasé et lesbienne par-dessus le marché, la bande aura fait beaucoup pour l'intégration avant même d'avoir joué la moindre note. Après, ça s'embrase velu avec un album qui charbonne, des prestations scéniques brûlantes et une grande bouche virulente. Bon, pas dans cette interview qui nous engourdit de lieux communs sur les tournées, que Therapy? est trop sympa, l'engouement croissant et les festivals... C'est sur la fin que ça se corse puisque, question provoc', le groupe jouait avec des thèmes comme la religion ou le néo-nazisme et la chanteuse apparaissait souvent avec une croix peinte sur le front ou une swastika en pendentif. Alors, des réactions ? "C'est bizarre... Parce qu'en fait, je fais les choses et après je les oublie, je n'ai pas envie de revenir dessus. Et en général, les gens ne me disent jamais rien, je sais pas..." Hé bé, si c'est pas un beau pétard mouillé, ça ! On apprend quand même que Skin adore le maquillage "et les trucs bizarres que l'on peut se faire sur le visage" (voilà qui élève le débat !) mais elle ne détourne pas la question. Attention, révélation : "Aujourd'hui, l'image est réellement très importante, trop certainement, et dans ce contexte il faut pouvoir continuer à s'en servir comme un juste médium, éclairant le sens de ce que l'on a envie de transmettre aux gens. Parce que si c'est pour faire admirer la couleur de ton dernier pantalon ou jusqu'à quel point tu es cool, pfft... laisse tomber !" Heu... ??? C'est clair comme du Bertrand Cantat dans le texte.
 
        
Là, comme nous sommes entre nous, je vous ai collé la version furieuse
  
 Gros come-back de Megadeth... en termes de pages, je précise. Question intérêt, c'est plus mesuré, vu que le groupe se repose d'une harassante mega-tournée. Heureusement que Dave Mustaine est un très bon client, même sa liste des courses devient passionnante avec lui. Ainsi, alors que s'égrènent les questions basiques festival-tournée-concerts-bringues-copains-futur DVD ?, une question tombe : Dino Cazares (Fear Factory) raconte que le leader de Megadeth aurait vendu de la drogue à sa soeur par le passé ! "C'est vrai. Tu sais, pour qu'il y ait l'offre, il faut qu'il y ait de la demande. Je n'ai jamais poussé quiconque à en prendre, mais effectivement je lui en ai fourni par le passé." Pour les inquiets du fond de la salle, sa soeur va beaucoup mieux. On cause vie sur les routes, annulation des dates en Afrique du Sud (après Iron Maiden) et relations entre groupes. Mustaine dément certaines rumeurs disant qu'il est extrêmement exigeant quant au comportement des groupes de première partie concernant l'alcool et la cigarette. Il demandait juste que ceux-ci n'aspergent pas la scène ni ne la crame avec leurs mégots, vu le prix du revêtement. Des rumeurs dues sûrement au fait que Mustaine ait arrêté drogue et bibine depuis quelques temps. On développe tranquillement sur le succès de cette tournée et quelques légers soucis de santé imputables au rythme des dates. Le leader parle de quelques nouvelles démos ébauchés ici et là et d'un possible nouvel album pour le printemps ou l'été prochain. Probablement lassé de cette entente trop cordiale, la journaliste met alors le doigt sur le sujet des drogues. Mais rien à faire : elle aura beau tortiller la question dans tous les sens, le rouquin reste imperturbable et d'une grande modestie : il ne juge pas les autres qui s'adonnent à ces pratiques et reste conscient des risques : "Il n'y a rien de définitif ni de sûr dans l'existence hormis la mort et les impôts ! J'aimerais pouvoir dire que je ne replongerai jamais mais l'on ne peut jurer de rien." De mon souvenir, l'homme n'aurait pas remis le nez dedans. Mais sa solution en cas de spleen sur la route est simple : "L'esprit de camaraderie nous sauve !" Enfin, pour 1996, il souhaite "rester marié, être un bon père et faire de bons concerts" ainsi que ne plus "avoir de problèmes avec les gens." Malgré son changement de caractère, le monsieur reçoit, via Internet, une tonne de lettres anonymes ordurières et le traitant d'homosexuel. A vous dégoûter d'être gentil, tiens !
 
 On saute Running Wild et Die Krupps, deux combos teutons musicalement à l'extrême l'un de l'autre mais dont je n'ai rien à vous raconter, vu que je ne les ai jamais écouté. Du coup, c'est Geezer Butler qui vient nous présenter sa belle moustache et, accessoirement, son nouveau groupe, le bien brutal aux entournures g//z/r. Le légendaire bassiste, en rupture de ban avec Black Sabbath mais rabiboché avec Ozzy (pour la énième fois), sort son album solo et le bougre a suivi l'actualité metal de ces derniers mois puisqu'il a dépêché Burton C. Bell (Fear Factory) pour postillonner dans le micro. Loin de sombrer dans la mièvrerie musicalement, le monsieur n'a pas la langue dans sa poche pour dézinguer son ancien groupe où "la musique était de plus en plus mauvaise" et où "il n'y avait plus aucun enthousiasme ni aucune communication au sein du groupe." Une mésentente sur la direction à prendre, Geezer souhaitant retourner vers du heavy pur et dur à la différence de Tony Iommi. D'ailleurs, sa position est nette : "Il n'y a que deux chanteurs qui incarnent Black Sabbath : Ozzy et Ronnie James Dio." Et le nouveau, Tony Martin ? "Tony Martin devrait chanter dans Foreigner ou dans Bad Company, mais pas dans Black Sabbath. C'est un chanteur de FM..." Ouch ! Encore acide, le pépé ! Bref, entre ça et l'annulation tant reportée de la fameuse réunion du line-up d'origine (toujours à cause de Bill Ward, comme l'avait déjà expliqué Ozzy...), Geezer est allé voir plus loin et a retrouvé un vieil ami, Pedro (qui ne fait pas de café, non Héphaïstos !) pour composer quelques titres bien bien heavy. Quant à Burton, il fut choisi sur la base des démos du prochain album de Fear Factory. Un enregistrement commando (2 semaines, tout compris !) et une présence scénique compromise pour cause d'emplois du temps chargé de tous ces musiciens, Geezer voit toutefois la vie en rose. Il est heureux car il fait ce qu'il veut et ce qu'il aime. Et s'il fallait trouver un autre chanteur, il changera peut-être le nom du groupe... ce qu'il ne fera pas ! Vu le succès relatif du projet, on le comprend.
 
                     
 
 La Saga du Hard-Rock poursuit son histoire de Queen avec la première moitié des années 80. Le groupe, peu avare en chef-d'oeuvres et autres tubes impérissables, inonde les radios de Radio Ga Ga (justement !), I Want To Break Free, One Vision, A Kind Of Magic, Under Pressure (avec David Bowie) et j'en passe volontairement, j'en viendrais à énumérer tous les titres. Hormis un Flash Gordon, bande originale du nanar intersidéral du même nom, le groupe aligne les pépites comme d'autres les perles, tout en surfant sur un succès démentiel... et une place des synthétiseurs plus que présente. Mais bon, si ça doit donner des chansons pareilles, on pardonne tout ce que vous voulez... Malgré des tournées énormes et un rythme de parution stakhanoviste, les membres trouvent quand même le temps pour des projets solos dès que quelques vacances pointent le bout de leur nez. Tout cela se termine en 1986, à l'amorce d'une tournée gigantesque... qui sera la dernière. Suite et (triste) fin au prochain numéro...
 
        
Vous êtes drôle, vous ! Trouver un clip original, une chanson que l'on n'a pas fredonnée sous la douche, un tube inconnu de Queen, je vous laisse Youtube si vous voulez et bonne chasse ! Donc, là, j'ai choisi une chanson "rock" bien comme il faut !
 
 Paf les disques ! D'un coup d'un seul ! Ici même ! Comment je fais ? C'est un secret bien gardé... Bref, petit mois mais de belles découvertes néanmoins. On commence avec la sortie de l'album posthume de Queen, Made In Heaven (quel titre !), médaille d'or du mois. Pas écouté, pas envie, ça sent trop la naphtaline et le bidouillage post mortem... Pour moi, je vote non ! A coté, on trouve les Smashing Pumpkins et leur double meringue Mellon Collie And The Infinite Sadness. 4 sur 5 et je vote non idem ! Interminable, mégalo et la voix de canard ébouillanté de Billy Corgan en prime pour un album qui pue le caprice de ce dernier, passez votre chemin et évitez la ressortie "anniversaire spécial". Une purge qui nous aura valu le clip le plus antipathique de toute l'histoire du genre avec 1979 et ses adolescents à saigner à blanc. Un album qui marquait le début de la fin puisque viendra par la suite Adore, qui aura la bonne idée de verser dans la tambouille gothico-indus-acoustique en virant le propos rock. Une audace qui sera sévèrement puni par les fans. Si vous voulez aimer Smashing Pumpkins, trouvez-vous Siamese Dream.
 Le reste est très bien noté mais... qui s'en souvient ? 4 étoiles pour Running Wild - Masquerade, Alice Donut - Pure Acid Park, Apes, Pigs & Spacemen - Transfusion et les prétentieux Massacra pour Humanize Human... Au final, Skunk Anansie avec Paranoid And Sunburnt s'en sort mieux puisque, malgré 3 petites étoiles, l'album tient le coup encore aujourd'hui.
 Napalm Death nous fait le coup du "mini-LP qui annonce le futur album" avec Greed Killing, une tentative louable d'ouverture musicale... mais ce n'est pas comme ça qu'on les aime nos brittons. Nous, on les veut saignant, avec de la chique et du mollard. Alors, certes, quelques titres bastonnent mais on commence à sentir un groupe un peu au radar. De son coté, Anathema, séparé de son chanteur d'origine, commence à prendre son envol avec The Silent Enigma. Nous sommes encore dans le registre du metal pur et dur, un doom aux relents death encore présents mais, ça et là, pointent quelques mélodies annonciatrices. La mue, elle, se fera dans quelques années.
 Ratos De Porao se moque gentiment du Spaghetti Incident de Guns N' Roses avec son album de reprises punk (décidément bis !), Feijoada Acidente ? 21 titres pour 39 minutes, oui on est dans les temps du style... A noter qu'il existe une version internationale (celle-ci) et une version "spécial brésil", faite de reprises de groupes punk locaux et qui, niveau durée, fait encore plus resserrée avec 19 titres pour 31 minutes. Pour amateurs de viande cru et de Kro tiède ! Les mêmes qui apprécieront à leur juste valeur les fêlés de Gwar avec un Ragnarök de haute tenue. Gwar étant surtout une expérience qui se vit visuellement, je ne m'étendrai pas sur le sujet. On continue dans la poésie avec Scattered, Smothered & Covered d'Unsane, une ode aux serial-killers, aux meurtres et... aux serial-killers ! Le tout, non pas dans des régurgitations death nauséabondes, mais dans un hardcore à la limite de l'expulsion sonore. Oh oui Unsane, fais-nous mal !!
 Crematory sortait son troisième album et, comme pour le reste de sa carrière, saura s'adapter aux courants musicaux les plus en vogue. Une sorte de candidat perpétuel au "bien fait, sans plus", état qui ne semble pas les déranger outre mesure. Je vous en parle car nous les recroiserons régulièrement dans cette rubrique. Enfin, dans le coin fourre-tout, comme d'habitude, nous retrouvons quelques "noms" mis là. Les bobos de Meat Puppets, que le Unplugged de Nirvana a mis en avant, avec No Jokes !, la ressortie du premier album de The Offspring, un mini CD de Dark Tranquillity, Of Chaos And Eternal Light, et son mélange de death mélodique et de baroque, Cronos (ex Venom) et son troisième effort solo (intitulé... Venom !) et, surtout, le magnifique Mandylion de The Gathering. Abandonnant le duo voix mâle/voix féminine des albums précédents pour une optique uniquement female voice avec l'arrivée de la belle Anneke van Giersbergen (et non Martine Van Loon (???), comme l'écrit Rabasse dans sa critique), ce troisième album sera le diamant discographique du groupe, leur meilleure vente et leur album le plus métallique avant une évolution moins "électrique". Lourd, mélodique, beau, indispensable.
 
  On termine ? Le Song-Book se penche sur le Hallowed Land de Paradise Lost et, pas de cul, il n'y a pas de clip officiel. Mais faites moi confiance, la chanson est une tuerie.
 
  Et zou, la suite au prochain numéro...
 
 
 Les Suppléments Du Chef !
 
 A défaut de clip, on mange des live...
 
 Quand je vous disais que c'était inracontable !!!
 
 Bon, OK, une autre... Mais c'est vraiment parce que c'est vous ! Pardon ? Muse ? Non, je ne vois pas...
 
 Anneke... (soupir)
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S
<br /> Je n'avais jamais entendu cette anecdote sur Nirvana. Tu sais comment s'est terminée cette histoire ?<br />
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B
<br /> <br /> De mon souvenir, non. Peut-être les numéros suivants donneront une réponse...<br /> <br /> <br /> <br />
U
<br /> Ça nous rajeunit pas tout ça !!<br /> <br /> <br /> D'autant que moi, à l'époque, j'écoutais du IAM... Je peux dire du mal de Lars Ulrich quand même ?<br /> <br /> <br /> Anecdote savoureuse sur Mustaine ! Ça ne me viendrait pas à l'idée de fournir de la drogue à la soeur de Dino Cazares... Ni même de lui adresser la parole. Trop risqué.<br />
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B
<br /> <br /> Tout peut se dire ici, bien entendu ! Même sur Lars Ulrich...<br /> <br /> <br /> <br />