Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

En mode symbiose

Publié le par Buster Casey

 

 

 

 Réveillez-vous. Ouvrez les yeux.

 La lumière vous fait mal. Votre tête vous fait mal. Ouvrez les yeux.

 Vous êtes seul. Vous êtes fatigué. Vous avez trop bu.

 Vous êtes en couple. Vous êtes fatigué. Vous n'avez pas assez dormi.

 Heureux ou malheureux ?

 Ouvrez les yeux : le Monde s'en fout.

 Votre vie file, seul ou accompagné. Vous êtes vous-même, être figé ou en constante mutation. Vous êtes sur le point de repartir de plus belle ou de vous fossiliser. Vous êtes en mouvement, vous êtes statique. C'est un nouveau départ ou l'épuisement du deuxième souffle.

 Stop ou encore ?

 

 Vous êtes seul. Unique. Maître de vous-même. Vous essayez de tout savoir, vous ne savez rien. Plus vous en apprenez, plus vous vous rendez compte que ce que vous ignorez est immense. La seule chose que vous savez avec certitude, c'est que vous allez mourir. Vous, les gens autour de vous. Les gens que vous croisez, que vous effleurez du regard, vos voisins, vos amis, vos parents. La femme que vous aimez, le garçon qui vous tient la main. Un jour, cette personne mourra. Les gens que vous aimerez mourront, les uns après les autres. Votre deuil en chassera un autre.

 Votre vie file. Stop ou encore ?

 

 Figé en vous-même, sourd à vos sentiments et vos émotions, sûr de votre avenir et de la manière de les appréhender. Les cicatrices vous font toujours aussi mal. La solitude vous ronge jusqu'à l'os. Que faire ?

 En apprentissage perpétuel, vous acceptez votre ignorance, votre faiblesse, votre échec possible. Le succès n'est pas dû mais vous vivez chaque ressenti avec la puissance d'une première fois. L'hypersensibilité est un poison qui distille son propre remède... ou l'inverse.

 

 Votre vie file. Vous prenez des coups, injustes et trop précis. Que faire ?

 Stop ou encore ?

 Réveillez-vous...

 

 Vous n'avez pas demandé à être ici. Vous n'êtes que le fruit résultant d'une envie égoïste de deux personnes. Vous êtes le résultat d'une éducation, d'une affection et de pensées contradictoires. Vous serez la somme de qualités et de défauts de vos parents, réceptacle fragile de conseils, de névroses, de culture et de maladies mentales. Et vous serez livré à vous-même dans un monde qui se fait horreur. Alors ?

 

 Détruisez-vous. Reconstruisez-vous. Touchez le fond. Anéantissez-vous. Soyez intraitable avec vous-même. Remettez tout à l'ouvrage si la moindre imperfection subsiste. Brûlez tout et rebâtissez, en mieux, en plus grand. Ce n'est pas l'arrivée qui compte mais la route que vous empruntez. Chercher la perfection mais ne l'approchez jamais. Ou devenez fou en essayant de l'atteindre. Frôlez la ou désintégrez-vous. Mais faites quelque chose. Devenez quelqu'un de bien, mourrez en essayant. Vautrez vous dans la fange, consciemment ou en vous parant d'un voile de vertu. Mais faites quelque chose !

 

 Votre vie file. En êtes-vous heureux ? Se déroule-t-elle comme vous le souhaitez ? Oui ? Non ?

 Stop ou encore ?

 Votre certitude : vous allez mourir ! Alors ? Votre vie se déroule-t-elle selon vos plans ? Le bonheur plein cadre ?

 Mais la vie c'est compliquée, ce n'est pas évident, il y a des compromis à faire, etc... Certes...

 Mais ce n'est pas la question. Savez-vous que vous n'êtes pas obligé de bouffer de la merde pour vivre ? Que vous n'êtes pas obligé d'avoir votre dose de malheur pour faire plaisir à la masse ? Laissez les gens souffrir et philosopher en expliquant que la vie est dure et que c'est comme ça. Ne vous sentez pas obligé de vous rabaisser pour vous fondre dans la majorité. Enlevez vos oeillères et répondez franchement à la question : êtes vous heureux ?

 Avez-vous fait vos bons choix ?

 Vivez vous bien avec ces choix ?

 Que vous ont-ils coûté ?

 Honnêtement, cela valait-il ce que vous avez sciemment sacrifié pour cette vie-là ?

 Sans vous cacher derrière une pensée populaire misérabiliste... Votre vie vous plaît-elle ?

 

 Partez. Revenez. Brisez tout. Ne bougez pas. Assumez-vous. Devenez-vous même. Courageux, fuyard, kamikaze, immobile. Entrez en phase avec votre voix. N'écoutez qu'elle, écoutez-vous.

 Ouvrez-vous.

 Réveillez-vous...

 

 Votre dépression vous tue. Votre dépression vous renforce. Votre dépression vous assombrit. Votre dépression n'est qu'un costume de scène que vous ressortez en temps de diète morale. Mais peu à peu, vous abandonnez celle-ci aux profits d'éléments fugaces.

 Vous ouvrez les oreilles. Les notes de votre musique favorite posent un baume apaisant sur vos blessures quotidiennes. Elles adoucissent votre journée. Elle font palpiter le sang dans vos veines, ordonnent votre marche et fonctionner vos méninges. Vous n'êtes pas seul. Le type qui joue ces notes les joue pour vous. La musique essuie la déchéance verbale de vos congénères. Soyez supérieur à leur inculture crasse. Soyez compréhensif à leur retard mental. Accueillez comme il se doit une conversation intelligente : ne soyez pas jaloux, apprenez !

 Vous ouvrez les yeux. Le monde est laid, sale, repoussant. Votre amour apparaît dans une crudité dérangeante. Vous connaissez l'envers des décors, vous en avez fait trop l'expérience. La beauté est alors ailleurs. Vous levez les yeux. Vous regardez le ciel, la forme des nuages. Une architecture d'immeubles, un balcon méticuleusement entretenu. Le ballet des oiseaux. Les filles qui passent. Le sourire de cette serveuse qui vous tend votre sachet, ses yeux d'un bleu parfait, son "merci" ni trop fort ni trop poli. Vous imaginez une belle histoire d'amour, un couple idéal. Et puis non. Tant pis. Ce n'est pas grave. La seule beauté de ce moment fait battre votre coeur. L'histoire d'amour attendra.

 

 Soyez juste. Soyez faible. Soyez courageux. Fuyez à toutes jambes.

 Parlez. Taisez-vous. Soyez honnête. Devenez un serpent.

 Faites l'amour. Restez seul. Tombez amoureux. Baisez comme un lapin. Masturbez-vous. 

 Faites quelque chose, devenez qui vous devez être.

 Culpabilisez. Assumez. Compliquez. Aimez. Détestez. Oubliez.

 Vivez à fond. Suicidez-vous. Respirez. Taillez-vous les veines.

 Votre vie file. En êtes-vous heureux ?

 Soyez lucide.

 Mentez-vous effrontément.

 Ouvrez les yeux.

 Assumez-vous : même la pire tare vous soulagera. Ce qu'il y a au fond de vous est ce vous êtes.

 Alors ? Stop ou encore ?

 Respirez...

 La migraine vous ronge...

 Respirez...

 Taillez-vous les veines...

 Respirez...

 Faites quelque chose...

 Respirez...

 

 Respirez...

Commenter cet article
S
<br /> <br /> En même temps, pour avoir travaillé avec des gens qui ne se posent pas de questions, je peux affirmer que eux ne trouvent pas vraiment interessant les gens qui s'en posent....<br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
B
<br /> <br /> Ah ben, ça confirme ma pensée !<br /> <br /> <br /> <br />
C
<br /> <br /> Oui, en tout cas je l'espère ! ;D<br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
C
<br /> <br /> Mais non ça fait pas "péteux", ça fait sincère, ça fait texte brut et pensées brutes et personnellement, ce sont les textes que je préfère, j'aimais bien écrire comme ça à l'époque ;) (encore<br /> que, en ce qui te concerne, tu as une qualité très rare, qui est que même quand tu retravailles un texte, ça ne se devine pas du tout, l'ensemble garde le même rythme, la même intensité, on<br /> ne perçoit pas le deuxième passage.<br /> <br /> <br /> Quant aux "épargnés", je les trouve enviables quelquefois. Pas d'interrogations métaphysiques, pas d'angoisses paralysantes, pas de sensibilité destructrice, pas de remises en question, pas<br /> d'insomnies... Moins intéressants peut-être, mais... en meilleure forme !<br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
B
<br /> <br /> Je prends le compliment sur mon style comme un... heu... ben, un compliment (quand je te dis que je ne retravaille pas toujours mes textes !).<br /> <br /> <br /> Tout à fait d'accord avec toi concernant les épargnés :) (mais on est quand même plus intéressants, non ?)<br /> <br /> <br /> <br />
C
<br /> <br /> Etonnant, ce changement de style... Vif, dynamique... Au rythme de la vie qui file...<br /> <br /> <br /> C'est un drôle d'exercice que de se contraindre à un style différent, ça t'est venu spontanément ?<br /> <br /> <br /> Sur le fond, que dire ? On est tous logés à la même enseigne, hormis quelques rares épargnés qui ne se posent jamais ce genre de questions. A ton avis : ne sont-ils pas plus heureux, ces gens-là<br /> ?<br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
B
<br /> <br /> Pour la forme, je n'ai rien calculé. J'ai joué sur l'improvisation, le rythme et la musicalité. Bon, ça fait péteux dit comme ça mais je suis peu repassé derrière. Après, quand j'écris, je ne<br /> décide pas vraiment du style que je vais adopter. Je laisse aller...<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Pour le fond, voir la réponse de Thé Citron. Pour les gens qui ne se posent pas de questions, tant mieux pour eux, sans mechanceté aucune. Il doit bien exister quelques "épargnés" :) Après,<br /> sont-ils foncierement interessants est un autre débat.<br /> <br /> <br /> <br />
T
<br /> <br /> Ah j'avais pas vu la musique....<br /> <br /> <br /> Bon choix :)<br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
B
<br /> <br /> Oui, elle colle à l'article (je trouve).<br /> <br /> <br /> <br />