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En mode naphtaline
Ce soir, un court article qui vient juste du coeur et qui va inutilement rendre hommage à un groupe dont l'anonymat fut particulièrement éclatant. Ce groupe s'appelait Sponge. Je dis "s'appelait" parce que j'ai eu toutes les peines du monde à retrouver la queue d'une bio sur ce groupe. Wikipédia, le site bénévole et communautaire des gens qui n'y connaissent pas grand-chose et donc écrivent n'importe quoi, ne le reference même pas, c'est vous dire la misère. Pour être franc, je serai bien en peine de vous faire une fiche technique complète. Déjà quand je me fais chier pour rien sur des CDs que j'adore, ça me crève le coeur, alors pour un groupe qui a su ne pas percer à un niveau atomique, vous pensez si je vais transpirer.
Pourtant, apparu au milieu des années 90, avec cette nouvelle mouvance de "neo-grunge-metal", Sponge avait tout pour lui. Honnêtement, quand des groupes médiocres arrivaient à enfiler les disques d'or à la brouette (qui a dit Stone Temple Pilot ??), on se demande comment eux ont réussi à foirer leur coup. Même Type O Negative a su percer et devenir célèbre alors qu'ils faisaient tout pour ne pas l'être. Mais non. Vous pourriez me rétorquer qu'ils cartonnaient peut-être en Amérique et que l'Europe faisait l'impasse. Même pas : même la presse n'en parlait pas. Quand on pense que cette même presse pond des articles sur des branleurs comme Avenged Sevenfold qui sont platine aux USA et ne donnent qu'un concert par an en Europe, Sponge avait sa place. Ben non... Quelle ne fut pas alors ma surprise de découvrir que le groupe avait continué à sortir des albums jusqu'en 2004 dans un silence qui frise l'insolence. Et pfuit ! Disparu comme la virginité un soir de fête trop arrosée.
La vidéo et la chanson qui vont suivre font donc office de pièce de musée et de document inestimable, extraites d'une vieille VHS (mais siiii, ce qui existait avant la 3D !). Un son rock bien burné, une composition solide, un thème musical récurrent diabolique, un chanteur qui chante et qui en fait des tonnes dans le trémolo vocal (grand tic de l'époque) et un refrain qui vous rentre dans le crâne direct, le tout servi par un clip dans la norme, monté énergiquement, péchu, original et permettant de découvrir le look déglingo-bobo du vocaliste (la fausse dent, arf !). The Breeders sont devenus millionnaires avec trois fois moins. Honnêtement, avec ce Wax Ecstatic, Sponge avait un putain de tube qui aurait dû envoyer la bande au firmament des millions d'albums vendus grâce à une chanson. Sans déconner, ça file la patate, ça envoie le bois, ça avait toutes les clés en main... Non, comprends pas ! Bref, un groupe à l'anonymat éclatant et au non succès foudroyant, à classer parmi les énigmes irrésolues de notre siècle, entre les disques d'or de Patrick Fiori et les Crop-Circles.
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