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La revanche du vrac

Publié le par Buster Casey

 Oui, comme vous pouvez le constater, il n'y a pas de Brumes Électriques ce lundi. Certains se lamentent déjà, d'autres sautent au plafond de bonheur, les derniers allument un cierge, trop heureux que mon charabia métallo-cryptique ait (enfin) raté une marche. Cela chamboule la planète internet, je le sens bien mais rassurez-vous, cela n'est qu'accidentel. Un planning IRL étonnamment chargé, un léger coup de pantouflage, un mal de dos vivace emmenant à une prise quotidienne de médicaments plutôt puissants et c'est tout une organisation qui s'écroule. Vivement les vacances, tiens ! Bref, plutôt que de vous rendre une copie torchonnée à toute vitesse (ce qui fut le cas, je l'avoue, avec le #22), remplie de fautes et de phrases plates, j'ai préféré, en mon âme et conscience, reporter le bousin d'une semaine, histoire de le finir correctement et vous livrer ainsi un produit certifié conforme et sans ajout de viande de cheval roumain. J'en vois qui exultent, d'autres qui s'immolent avec leurs cierges. Hééé oui, les BE ne rendront pas les armes aussi facilement. Honneur aux heureux, malheur aux déçus. Cependant, afin d'éviter un blanc trop long entre deux articles, je vous propose un p'tit vrac.

 

 Se sortir la tête des amplis, ne plus s'enfiler ses tartines de death-metal au petit déjeuner, savoir apprécier l'espace de silence entre deux morceaux de grindcore, c'est aussi la raison d'être de ce vrac (en plus de dissimuler mon manque flagrant de post écrit non-métallique). C'est comme la grande cuisine : un chef renommé a beau préparer des mets délicieux et recherchés dans ses cuisines, je pense que sa joie doit toucher au sublime quand il se prépare un bon jambon-beurre, une binouze à la main. C'est aussi ça le vrac : écrire sur tout et rien, une binouze à la main, d'où ce caractère non linéaire et une relecture quasi-inexistante. Sachez apprécier ce moment de fraîcheur...

 

 - Comme je suis une immonde feignasse toujours en vacances, j'en ai profité pour retourner Bruxelles. Oui, retourner puisque j'y avais déjà posé mes valises l'an dernier. Au mois de février, ce qui correspond à un hiver digne de Games Of Throne. Une température qui n'a jamais dû dépasser les 2°, de la neige partout et un vent qui a failli me décrocher mon joli nez (un cap, un pic, une péninsule !). Heureusement, d'après quelques avis spécialisés et autorisés, il s'agissait d'un froid "sec" qui se distingue du froid "humide" par le fait qu'il soit plus supportable. Certes, je ne remets pas cet examen hautement scientifique en question mais si j'avais demandé leur avis à mes orteils, la distinction leur aurait paru bien fade. Mais vu que mes orteils ne parlent pas... Un froid prégnant mais un soleil qui a su ne pas jouer les absents, permettant à mes photos de resplendir comme il se doit. Pour ce deuxième trip, le temps est plus bousculé mais la chaleur n'a pas abandonné ce pays, ce qui est une bonne chose.

 

 - Évidemment, quand je fais part de mon voyage de quelques jours dans cette contrée, je ne peux échapper aux habituelles blagues belges, accents itou et aux recommandations touristiques de premier plan : "Tu verras, là-bas, ils font de très bonnes frites et les bières sont excellentes." Ouais, en plus il y a plusieurs centaines de marques différentes (250, me semble-t-il). Mais à vrai dire, je m'en fous, en fait. Alors oui, les frites sont bonnes et le houblon probablement aussi (j'en ai goûté qu'une et je ne suis pas un grand amateur de toutes façons) mais c'est l'idée de visiter un lieu étranger qui m'a séduit. Dieu sait que je ne suis pas un grand voyageur devant l'éternel. Prendre mon baluchon pour découvrir des contrées lointaines, je laisse ça aux autres. Je ne les critique pas, ne vous méprenez pas ! Les grands voyages, ça ne me titille pas le cortex. Cependant, je ne suis pas un sédentaire indétronable, ce qu'il me faut c'est une raison et/ou une personne. Là, en l'occurrence, c'est une personne qui vit à Bruxelles qui m'a gracieusement invité et me permet, pendant quelques jours de découvrir la ville. Alors, rien de "touristique" dans mon approche : je ne programme aucun trajet, aucun lieu précis (sauf un !) ou quoi que ce soit. Je prends mon sac, mon appareil photo, mes pieds et en avant ! Ainsi, je baguenaude au gré de mes envies à travers la ville et découvre tout ça sans aucun schéma préétabli. Le seul lieu que j'ai repéré à l'avance était le Centre Belge de la Bande Dessinée, point d'orgue de ma balade, mecque obligatoire pour ma personne. Un lieu fabuleux, une architecture à l'histoire très ancienne et un bâtiment sauvé de l'oubli par Hergé en 1980 qui, avec l'aide de la royauté, a proposé l'idée d'en faire un musée de la BD du monde entier, à la fois exposition et mémoire du 9eme art. Grâce éternelle soit rendue à ce géant du dessin, dont une part très importante du musée est dédiée (tu m'étonnes !). Je pourrai vous en parler des heures, photos à l'appui, mais je vous invite, un jour, à aller découvrir ce lieu de recueillement d'un art moins enfantin et débile qu'il n'en a l'air. Cela peut parfois ressembler à un gigantesque mausolée puisqu'on n'y trouve que des dessinateurs morts mais flâner au gré des reproductions, dessins originaux, historiques, anecdotes et autres décors, à la rencontre de tels maîtres, ça n'a guère de prix.

 

 - Mes longues heures de marche m'ont permis de remarquer plusieurs choses. Tout d'abord, l'anarchie urbaine, des maisons aux caractères radicalement différents voisinant avec des blocs de béton gigantesques dignes des grandes heures staliniennes. Des maisons de deux étages collées à des bâtisses de quatre. Le tout baignant dans un sentiment de sale et de vieux assez perturbant. Je ne parle même pas des tags qui polluent une portion non négligeable des murs de la capitale belge. Paradoxalement, leurs jardins et autres espaces verts resplendissent littéralement d'une verdure et d'une propreté maniaque. Une ville schizophrène dont la population est d'une gentillesse extrême. Les automobilistes laissent passer les piétons (si si !) et les-dits piétons attendent sagement que le feu passe au vert pour traverser... même s'il n'y a aucune voiture à l'horizon ! Dingue ! Bon, par contre, entre automobilistes, vous avez intérêt à rouler, les conducteurs belges étant peu enclin à une forme de patience. Le niveau de vie est aussi soumis à des étrangetés : un ticket de métro vous coûtera 2€ pour un aller simple quand la bière vaut à peine plus (2€50 !). Quand au Coca, je ne vous donne même pas le prix, vous risquez de vandaliser le snack où vous allez manger tous les midis. Bien évidemment, pris dans une spirale d'auto-destruction financière, je n'ai pas pu quitter le pays sans un sac préalable de CDs peu onéreux et de Dvds et Blu-Ray acquis à la Fnac à des prix dérisoires. J'ai ainsi, entre autres, ma saison 4 de The Big Bang Theory avec sa jaquette bilingue. Un peu geek, moi ?

 

 - Depuis quelques semaines, j'essaie de tenir une résolution : réduire mes passages chez mon disquaire. Vous vous doutez bien qu'il m'a ri au nez quand je lui ai fait part de mon intention : "Ouais ouais, tu me dis ça à chaque fois !" Merci pour les encouragements, ça fait chaud au coeur ! Bref, jusqu'à maintenant, cette entreprise fut un échec assez cuisant mais je ne perds pas espoir d'arriver à ne pas repartir avec une main pleine de CDs de groupes obscurs (et qui le resteront pour encore longtemps à mon avis !) à prix réduits. Oui parce que le piège dans lequel je plonge délibérément est des plus vicieux : il s'agit d'occasions ! Un autre client fidèle, ramenant des sacs entiers de disques à revendre, garnit à lui seul les bacs de seconde main. Dans la majorité des cas, il s'agit de nouveautés ! Que voulez-vous faire après ça ? On a beau avoir des principes, on a aussi sa dignité d'homme ! Une dignité qui n'arrange pas mon problème de rangement, d'ailleurs...

 

 - En ce moment, j'ai levé le pied coté série télé. Cela s'apparente plus à une pause qu'à un arrêt brusque. Il faut dire que mon dernier visionnage en date concernait les deux saisons de Luther, personnage de flic dépressif et instable. 10 épisodes, ça peut paraître peu mais dégageant une telle intensité que plus aurait dilué leur impact, ainsi que fait exploser le taux de suicide des spectateurs de la BBC. Pédophilie, viols, meurtres d'enfants, sauvagerie gratuite et serial killers se haïssant pour ce qu'ils sont, tout cela cohabite dans un Londres filmé comme un égout à ciel ouvert. Dans cette fange surnage Luther, campé par un incroyable Idris Elba, massif et fragile, personnage poursuivant le mal tout en essayant de ne pas y être happé. Le fil rouge réside dans sa relation ambiguë avec une sociopathe ayant massacré ses parents. D'un rapport chasseur/proie (sans que l'on ne sache jamais qui est qui), ces deux personnages vont finir par développer un sentiment d'amour dans le sens le plus pur du terme. Luther repousse ses sentiments qui l'obligeraient à définitivement embrasser sa part d'ombre, tandis que pour Alice, cela représente une sorte de rédemption et de douleur qu'elle ne connaissait pas jusqu'alors. Sa déclaration à Luther, ce moment où elle laisse une émotion l'envahir, reste d'ailleurs le moment télévisuel le plus déchirant et le plus effrayant que vous pourrez voir. Une grande série dont la saison 3 promet d'être encore plus noire et encore plus radicale. Pour téléspectateurs avertis.

 

 - Puisque l'on parle de télé, une bonne fée a eu l'excellente idée de mettre sur mon chemin le coffret comprenant l'intégrale de la série Twin Peaks. 3 coffrets pour deux saisons (ne cherchez pas à comprendre la logique des éditeurs) remasterisés et comprenant, exclu française, l'épisode pilote de 90 minutes. Oui, ça a l'air bizarre dit comme ça mais aux USA, suite à un gros pataquès juridique, les coffrets ne comprenaient pas celui-ci. Un peu comme commencer Lost au troisième épisode... Au départ, c'est le prix modique qui m'a fait sortir la carte bleue, poussé par une sorte de nostalgie pour cette série atypique, lancée au tout début des années 90 sous l'impulsion créatrice de Mark Frost et David Lynch qui souhaitaient dynamiter les codes du soap. J'ai vu l'intégralité de Twin Peaks deux fois. La première fois, lors de sa diffusion sur la Cinq et ensuite sur une chaîne câblée (Série Club, je crois) et en VO cette fois-ci, ce qui permet de ne pas subir le changement de doubleur de certains acteurs au cours de la série (véridique !). Il y aurait mille choses à raconter sur cette oeuvre qui est devenue culte à juste titre au fil des ans tant elle chamboula le paysage audio-visuel en profondeur. Pour ma part, je pensais juste faire un achat "de mémoire", histoire d'avoir dans de bonnes conditions techniques cet OVNI qui m'avait fasciné étant enfant (ou ado, c'est pareil !). C'est ainsi persuadé que j'ai enfourné le disque 1 dans mon lecteur... et il n'a pas fallu plus de deux notes du générique pour provoquer une immense madeleine de Proust. Le thème musical cotonneux et entêtant (Fire Walks With Me d'Angelo Badalamenti), les images bucoliques, le panneau Welcome To Twin Peaks... Une ode à la rêverie avant le brutal retour à la réalité avec LA phrase culte : "She's dead... Wrapped in plastic..." Plus de vingt ans après, la force reste intacte. Beaucoup de séries ne peuvent pas en dire autant !

 

 - Je continue à visionner mes films par ordre alphabétique. L'affaire avance bien, toujours à la lettre B, mais ça diminue tranquillement. Ce qui m'a toujours surpris, ce sont les réactions exagérées de mes camarades qui ne comprennent pas que je puisse regarder mes films de cette façon. En quoi ma méthode transgresse-t-elle une coutume établie dont j'ignorerai l'existence ? D'autres me disent que cela me prendra des années. Certes, je le sais, mais que je regarde 100 films dans le désordre ou par ordre alphabétique change-t-il quelque chose ? Non, mais, bizarrement, dans l'esprit de certains, suivre l'alphabet prendrait plus de temps. Une théorie qui reste d'évidence à prouver. Et puis, comme le souligne très justement (comme toujours) mon ex-binôme, si j'ai acheté ces films, c'est pour les voir de toutes façons ! La manière importe peu au final. Tout cela pour dire que j'ai pu visionner Barbarians, film russe de son état, et qui représente, sans aucune forme de contestation personnelle possible, l'un des pires nanars que j'ai ingurgité dans ma vie de cinévore. La décence ici présente me force à ne pas écrire qu'il doit s'agir de la pire merde qui ait sali mes yeux mais le résultat est le même : un supplice de presque deux heures pour nous raconter la vie et la mort de Taras Boulba, ses fils, ses batailles et tout le toutim contre les méchants polonais (bouh qu'ils sont méchants !). J'ai la plus grande patience et bienveillance pour le cinéma de genre russe. Que ce soit le fantastique, la SF ou le film de guerre, leurs oeuvres bénéficient de moyens conséquents mais sont toujours grêvés par une narration souvent bordélique. Cependant, l'audace et la volonté de bien faire emportent très souvent le morceau. Sauf dans le cas présent ! Ici, nous avons droit à une purge insupportable de racisme et de nationalisme exacerbés, d'acteurs mauvais comme des cochons (et nantis d'une houppette du plus moche effet !) et exaltant les valeurs puantes des ancêtres cosaques. Si le fond refoule grave de la rondelle, la forme ne rattrape rien en surchargeant à outrance le pathos par une musique dégoulinante, un montage bateau de l'action (un coup d'épée, un plan gore en gros plan, le cascadeur qui tombe... et ceci répété environ 50 fois !), des acteurs à la date de fraîcheur clairement dépassée (certains ont toutes les peines du monde à lever leur sabre, la réalisation accélérant alors le mouvement, ce qui rend le tout savoureusement ridicule) et des ellipses tellement radicales qu'elles paument totalement le spectateur le plus endurci. Je vous passe l'image donnée des juifs, à coté Rabbi Jacob est un film sur la Shoah. Bref, un épouvantable étron dont je vous ferai grâce du scénario. Si vous avez un pire ennemi, n'hésitez plus !

 

 - Quelques clichés pour prouver mes dires :

 

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Un exemple de nourriture locale

 

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Le musée de la BD

 

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Le plus grand génie du 9e art. Prosternez-vous, mécréants ! Embrassez le sol, larves !

 

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Exemple de foutoir paysager

 

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Que de monde pour un si petit truc ! Vous ne me croyez pas ?

 

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Et là, vous me croyez ?

 

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N'empêche, même Bradley y vient déguster sa glace ! C'est vous dire ! Comment ça "y'a un trucage" ? Si si, je vous assure qu'il était content de me voir !

 

 Bonne nuit

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L
Oh mais ça a changé par ici ! Ca fait du bien, ce renouveau :)<br /> Et dis-moi, tu chercherais pas à prendre ton lectorat féminin par les sentiments avec la dernière photo, hein, hein ?!
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B
Oui mais vu les nouveaux systèmes mis en place par Overblog, je crois que ça ne va plus bouger d'un cil pendant... un siècle ? Affaire à suivre...<br /> <br /> J'ai un lectorat féminin ? Et si je peux même plus mettre la photo d'un pote croisé à Bruxelles, où va le monde ??