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Le retour du vrac

Publié le par Buster Casey

 Écrire des Brumes Électriques ? C'est ma passion ! Sauf que, comme toute passion, pour que la flamme perdure, il faut, de temps en temps aller voir ailleurs, rencontrer de nouvelles idées, toucher de nouveaux horizons, surmonter des défis, ne pas être avare dans l'effort pour planter son petit drapeau dans des contrées inexplorées afin d'irriguer une nouvelle conscience du flot de notre savoir bien fourni...

 

 Heu...

 

 Bref, petite pause dans les B.E. (j'en vois qui applaudissent : sortez !) pour vous raconter à peu près tout et surtout rien. Allez-y à votre rythme, ce n'est pas douloureux.

 

 - Je suis en vacances. Oui, vous seriez tout à fait en droit de me dire "encoreuh !" mais, avec 8 semaines d'arriérés de congés à prendre et pas pris, je ne suis plus vraiment au boulot. En même temps, en ce moment, le boulot... Disons que l'ambiance devient aigre. Aigre entre les employés et ces combats de chefs, cheftains, petits chefs et sous-chefs au point qu'on se retrouve avec plus de cow-boys que d'indiens. Alors, en manque de violence quotidienne, on s'entre-tue. Cela devient plus aigre piquant quand on élève le débat, entre une direction qui ne cesse d'infirmer son appellation en ne sachant pas où aller, des huiles surpayées mais sous-qualifiées et un patron qui a jeté l'éponge, même les gagnants de Top Chef et MasterChef réunis ne pourront pas rattraper ce mauvais arrière-goût avec une petite sauce. Au final, j'ai des collègues dans la rue, des gens qu'on sacrifie "pour le bien des autres" et crevez connards, des magasins qui ferment et un désastre culturel qui ne cesse d'étendre son emprise. Vous me direz que celui-ci est là depuis bien longtemps : plus personne ne sait parler sa langue maternelle, les héros sont issus de la classe moyenne (version Petite Section) et le personnage de l'intellectuel est banni au profit d'un dieu télévisuel qui répand sa bonne parole (attention où vous marchez, ça ne porte pas chance quel que soit le pied !). Je veux bien que, en temps de crise, les gens ne se précipitent pas forcément vers le bien culturel mais ça n'oblige pas à devenir con non plus. Je suis intolérant ? Je vous emmerde ! Quand on recommencera à éduquer les gens en leur apprenant ce qui est bon pour eux au lieu de leur donner ce qu'ils veulent, je serai un peu plus poli.

 

 - Ce qui est perturbant, c'est quand on entend le nom de sa boite à la radio. Et qu'on entend que ça va mal. C'est un peu comme entendre le récit d'un accident grave, d'une usine qui ferme du jour au lendemain, d'un fait divers sordide... Tout ça n'arrive qu'aux autres. Et un jour, vous vous prenez une brique sur la tête et l'autre, c'est vous ! Vous recevez des messages de tous les cotés, par FB ou SMS, vous demandant si vous allez bien. Les clients (qui écoutent aussi la radio) viennent prendre votre pouls. La famille vient à votre chevet. Les amis vous tapent sur l'épaule en soupirant. Vous n'êtes plus qu'à quelques encablures de la couronne mortuaire. Non mais merci, mais non, ça va pas être possible... Je suis vivant, bien portant (je crois, mon docteur fronce beaucoup les sourcils ceci dit...) et même si j'aimerai gagner une brique au loto, on va dire que je vais faire sans encore quelques temps. Hein ? Oui, pour gagner, faut jouer... Si c'est pour me dire ça, vous devenez irritant...

 

 - Du coup, je suis quand même en vacances et quand je suis en vacances, je fais plein de choses. Par exemple, je suis allé au concert de Mass Hysteria. Oui, alors j'entends déjà les plus fidèles me lancer que ce concert, j'en parlais déjà l'année dernière et vous avez raison. Sauf que ledit concert, prévu pour fin novembre fut reporté mi-avril et dans une nouvelle salle par-dessus le marché. Beaucoup d'embûches qui n'empêchèrent pas d'aller soutenir la scène française (ils le répètent assez), même quand la salle de concert est nichée dans une banlieue réputée "chatouilleuse". Mais fi de ces soucis, tout s'est fort bien passé à l'extérieur (comme si il devait obligatoirement se passer un drame !). Quand à l'intérieur, c'était chaud bouillant. Des musicos en pleine forme qui ont envoyé le bois sans compter et qui, alors qu'ils ressemblaient à des serpillières, sont restés après la fin des hostilités pour se faire prendre en photos, signer des autographes, serrer des mains et faire des bises quand ils n'ont pas invités tout le monde à les rejoindre à la buvette de la salle pour tailler le bout de gras. Monstrueux de force et de maîtrise live et remarquablement humain avec ses fans, Mass Hysteria est un immense groupe. Faudra-t-il qu'il disparaisse pour que vous vous en rendiez enfin compte ?

 

 - J'ai aussi participé à un anniversaire. Je ne dirai pas de qui, évitons de propager certaines informations et de jeter le discrédit sur certains participants qui ne méritent pas une telle marque, mais je peux révéler l'âge puisque personne ne sait de qui je parle : 35 ! Non, ce n'est pas moi vu que je suis plus jeune. Une fête d'anniversaire où Saturday Night Fever a occupé l'écran de la télévision, où chacun avait apporté à manger mais où tout le monde a (surtout) bu, où les cadeaux furent distribués avec générosité, où j'ai encore fait dans le culturel, où un camarade a fini habillé et maquillé en fille (ce qui a entraîné une tentative de drague surréaliste à travers la fenêtre du salon à l'adresse de deux jeunes filles plus vraiment fraîches non plus à cette heure tardive) et tout ça pour finir sur un canapé à coté d'un ronfleur catégorie Oreiller d'Or. Donc, n'ayant comptabilisé aucune minute de repos, j'ai quitté, vers les six heures du matin et sur la pointe des pieds, une maisonnée assoupie. Pourquoi 6 heures du matin ? Parce que les trams roulent déjà à cette heure-ci. Pourquoi je vous raconte tout ça ? Primo, marcher dans la ville au lever du jour quand on a un déficit de sommeil à deux chiffres a quelque chose qui touche à l'irréel et transforme ce que vous voyez en tableaux étranges. Et Dieu sait le nombre de tronches qu'on rencontre si tôt, ça fait encore plus flipper qu'à deux heures du mat' ! Secundo, cela faisait des années que je n'avais plus participé à une telle nuit de débauche tant en gardant intacts mon honneur de gendre idéal et mon intégrité physique. Dommage, tant pis ou bravo, l'Histoire jugera mais l'important était que Lullaby soit contente.

 

 - Sur un coup de tête ou un coup de coeur (je ne sais pas, je les mélange parfois !), j'ai fait acquisition du coffret Blu-Ray des 50 ans de James Bond. Un achat motivé par la présence de Skyfall à l'intérieur. Je vous ferai grâce de l'excellence technique (à trois pétouilles près, on va pas crier au scandale, hein !) et d'une intéractivité gargantuesque, on n'est pas aux Années Lasers non plus. Pour moi, 007 a bercé ma jeunesse par ce cocktail simple et éminemment attractif : un héros qui a une classe terrible, des jolies pépées peu farouches, des gadgets idiots mais toujours utiles (ce qui est loin d'être con, avouez-le !) et une bonne dose d'action. A la revoyure, tout cela garde un charme certain et beaucoup de choses, vu aujourd'hui avec mes yeux d'adulte (enfin, pas trop non plus...), ne cessent de me faire sourire. Plus que de la classe, le héros est un véritable prédateur sexuel (élément mis en berne depuis le reboot) au machisme assez primitif. Les jolies donzelles, à quelques exceptions, sont des gourdes et il faudra patienter quelques années pour que les rôles féminins gagnent un peu d'épaisseur. Les gadgets servent toujours la mission en cours, ce qui m'a particulièrement frappé : que se passerait-il si Q en donnait un totalement inutile à Bond ? Q serait-il un devin, capable d'anticiper à l'avance les besoins techniques et technologiques de notre héros ? Dans ce cas, pourquoi ne pas aller à l'essentiel en lui expliquant clairement les dangers encourus et les pièges à venir ? Q donne-t-il en douce des préservatifs de sa composition à l'agent secret ? Terribles questions malheureusement sans réponses. L'évolution de la série marque aussi l'évolution de la mégalomanie de ses criminels en chef. Quand Blofeld, à la tête de son organisation diabolique du SPECTRE, veut étendre un empire du crime à plusieurs niveaux, on comprend. Quand celui-ci disparaît de la série (d'une manière grotesque, en plus !), ça va délirer sec chez les scénaristes. En tout cas, l'action, elle, restera bien présente tout du long même si, comme les motivations ennemies, elle prendra des proportions qu'on ne voit qu'au cinéma (tant mieux !). Une franchise qui garde toute mon affection, quoi qu'il arrive.

 

 - Pour répondre à la question qui vous trotte dans la tête, je n'ai pas encore tout vu ou revu. Chronologiquement, j'en suis aux Diamants Sont Éternels. Roger Moore présente son brushing impeccable dans l'épisode qui arrive. Vous ne comprenez rien à ce que vous venez de lire ? Je ne peux rien faire pour vous...

 

 - Depuis quelques nuits, je fais pas mal de rêves érotiques, voire pornos. Une irrépressible envie de baiser (disons les choses comme elles sont) qui me surprend un brin puisque je suis un garçon qui sait se tenir en société. Est-ce l'ennui ? Est-ce le stress ? Il paraît que ça joue beaucoup sur les hormones et ce genre de saloperies biologiques. Mais si c'est le stress, ça m'ennuie... ce qui m'excite deux fois plus, pour le coup ! Mais quelque part, ce déferlement de pulsions me stresse, ce qui pousse un peu plus... Bon, je crois que vous m'avez compris. Qu'est-ce qui cause mon angoisse, me demanderez-vous ? Mon boulot, la mort, la maladie qui s'est installée et qui ne veut pas partir, la vieillesse de mes proches, ma procrastination, l'auto-destruction collective, la fin de quelque chose, la fin de tout, la peur d'un coeur qui craque une fois de trop, un manque soudain que je pense pouvoir supporter mais peut-être pas finalement, devenir vide de sens et de propos, perdre courage... Tout me provoque une palpitation du nerf catastrophique en ce moment et, pour mon cerveau, le seul moyen de contrer provisoirement le malheur, c'est ça. Des images de cul, que je traduis par un délirant appel à la vie. C'est un peu basique, certes, mais ça a le mérite d'éloigner temporairement notre mortalité. Pourquoi je vous parle de ça ? Juste pour voir si vous liriez ce paragraphe jusqu'au bout.

 

 - Outres les James Bond (et le fait que j'ai donc attaqué la lettre B de ma vidéothèque), j'ai terminé les deux saisons de l'excellente série Life avec Damian "Homeland" Lewis. Une série trop courte mais qui a la décence de ne pas nous laisser avec trop de pistes en suspends en bouclant son intrigue principale avec une conclusion satisfaisante. A découvrir, surtout pour ce personnage de flic zen. Du coup, que regarder ensuite ? Alors que tout le monde ne jure que par Games Of Throne, j'ai décidé de me lancer dans Hero Corp., la série de Simon Astier, demi-frère d'Alexandre. J'avoue que la raison de m'y mettre a été l'annonce de la reprise de la série, brutalement arrêtée par Comédie en 2009 et soutenue par un noyau dur de fans qui ont oeuvré à sa résurrection. Peu de shows peuvent se targuer de reprendre l'antenne grâce à ses fans et Hero Corp. le mérite amplement. Vision délirante mais jamais parodique d'une histoire de super-héros à la retraite qu'une menace planétaire oblige à reprendre du service, on retrouve toute la patte familiale des Astier, c'est-à-dire scénarios ciselés mettant lentement en place un récit d'une ampleur inattendue, dialogues percutants et hilarants et savante utilisation des modestes moyens mis à disposition. Quand on sait qu'une purge comme Jo avec Jean Reno coûte 2 millions d'euros par épisodes et quand on voit le résultat, il y a de quoi avoir le fion douloureux. Mais Simon Astier ne baisse pas les bras et ne brade pas son oeuvre pour autant, créant une vraie addiction à base de rebondissements, twists et cliffhangers digne des meilleurs comics ou séries américaines. Dommage que le succès n'ait pas été le même que pour la série de son grand frère mais on reste dans le niveau supérieur. Après, vous pourrez toujours vous plaindre du manque d'imagination des productions françaises et la soutenir quand elle sera définitivement enterrée... mais, à ce moment-là, je vous conseillerai surtout de vous taire !

 

 - Durant mes vacances, j'ai eu un petit moment de fierté, celui d'avoir emmené par la main un jeune disciple chez mon disquaire favori. Un renouvellement de génération qui ne peut faire que du bien à un secteur culturel que tout le monde veut faire mourir et voir ses yeux émerveillés devant tous ces vrais disques fut une joie sans mesure. Et voilà donc mon jeune disciple reparti avec quelques occasions et petits prix sous le bras allant garnir une CDthéque maigrelette mais qui ne demande qu'à se fournir. Je peux mourir tranquille...

 

 - Il y a quelques semaines au restaurant, j'ai été la victime d'un préjugé classique qui consiste à me reléguer loin des discussions musicales "nobles" vu que j'écoute du "métal" (j'adore cogner des morceaux de ferraille ensemble, c'est bien connu...). Ainsi, du fait de mon appartenance à cette famille sonore, je suis donc trop débile pour comprendre toutes les subtilités des chanteurs français ou de tous ces groupes anglais qui passent à la radio et dont personne ne se souviendra dans un an. Sur le coup, j'avais un peu envie de sombrer dans le cliché, à savoir me repaître du sang et de la peur de ces idiots (en plus, la bouffe était dégueu !) mais au final, je n'en ai rien fait. Déjà parce que mon univers musical doit être largement plus ouvert que ces nouilles mais aussi parce que le bonheur que m'apporte ce style est totalement étranger à ces consommateurs moutons. Le metal a une histoire, a des tendances, des mouvements, de nombreuses familles. C'est des sentiments exacerbés, des émotions étouffées hurlées à pleins poumons, des expériences, une énergie de vie, une négativité regardée droit dans les yeux. Je suis un métalleux et je vous emmerde ! Oui, ça fait deux fois en un article mais que voulez-vous...

 

 - Depuis que je rédige mes B.E. et que je potasse la saga sur Queen, je me rends compte que j'ai peu écouté ce groupe. A part The Miracle, Innuendo et le Live At Wembley, c'est tout. Me voilà donc à la recherche du reste de leur discographie, une nouvelle quête qui s'annonce palpitante vu que, hormis des Greatest Hits, on trouve couic. Du boulot pour mon disquaire en perspective...

 

 - Bon, metal forever bis : Cathedral - The Last Spire (snif...), Rob Zombie - Venomous Rat Regeneration Vendor, Uncle Acid & The Deadbeats - Blood Lust, Caliban - Say Hello To Tragedy, Heaven Shall Burn - Antigone, Motörhead - BBC Live & In-session, The Old Dead Tree - The Perpetual Motion, Le Bal Des Enragés - Le Grand Retour...

 

 - Un ange est passé et m'a rappelé ce que ça fait de casser le mur. Maintenant, je dois tout reconstruire sciemment... mais je suis heureux.

 

 Bonne nuit

 

 (article garanti 90% sans relecture)

Commenter cet article
L
<br /> Moi aussi j'ai tout lu jusqu'au bout. Même le paragraphe sur James Bond. Si, si. Quand on a déjà vu Hero Corp, qu'on l'a fait voir et qu'on a soutenu la sortie de la saison 3, on peut passer à<br /> Game of Thrones ? hihi<br /> <br /> <br /> Sinon...<br /> <br /> <br /> Bon post.<br /> <br /> <br /> Long post.<br /> <br /> <br /> #privatejoke<br /> <br /> <br /> Ok, je sors.<br />
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B
<br /> <br /> Oui, il est conseillé de passer à GoT. <br /> <br /> <br /> <br />
Z
<br /> (Ah, et pour "le" paragraphe, que j'ai lu jusqu'au bout : enfin une explication logique à mes pensées absolument inappropriées quand je suis en réu professionnelle. Merci Docteur Casey.)<br />
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B
<br /> <br /> (c'est normal, ça fera 50 € (hééé oui, faut bien vivre !))<br /> <br /> <br /> <br />
Z
<br /> C'est plutôt revigorant, comme billet !<br /> <br /> <br /> Je note : regarder Hero Corp / écouter Mass Hysteria / trouver mon libraire (enfin ma librairie).<br />
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B
<br /> <br /> Aaaaahh, la joie de savoir que notre modeste post trouve quelques échos chez des gens curieux, ça n'a pas de prix... Merci chère Link... heu, Zelda, pardon !<br /> <br /> <br /> <br />