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Dans Les Brumes Electriques #2

Publié le par Buster Casey

HnH-couvertures-001-copie-1.jpg  Heureusement que les noms de groupes en vogue en 1994 s'affichaient dans un joli bleu de cyan (je sais pas, c'est mon peintre qui m'a soufflé ça...) sur une colonne gauche de bonne aloi, sinon la crainte d'un retour vers le passé n'en aurait été que plus grande ! Ok, loin de moi l'idée de me moquer mais il faut avouer que mettre en couv' Led Zeppelin pour un mag qui sort à peine la tête de l'oeuf, c'est osé. Mais je ne sais pas s'il s'agit d'un geste courageux ou inconscient. D'autant qu'il n'y a pas d'interview exclusive ou de nouvelles fraîches sur le front du groupe (Ah ! Cognacq-Jay me fait signe à l'oreille que... Oui oui, c'est bien cela : John Bonham est toujours mort ! A vous les studios !) mais d'une pub pour la deuxième partie de la grande saga du hard-rock, initiée lors du numéro précédent. N'empêche, demandez à un journal aujourd'hui de faire une couv' pour un truc totalement "hors actu", vous allez voir !
 
 Bref, avril 1994, numéro 2. Toujours 30 Francs. 2 posters (une affiche recto/verso, vous l'aurez compris...) avec Slayer pour les garçons et Skid Row pour les filles. Ensuite, je... Hein ? Skid Row était un groupe de metal ? Nooon ? Ah oui, pardon, j'avais juste regardé les images sans le son... Avouez que c'est confusant... Pour les fiches cuisines du metal ce mois-ci : Alice In Chains, ZZ Top, Gillan, Slayer, Black Sabbath, Living Colour, Metallica et Motörhead. M'enfin, tout ça ne vaut pas le magnifiiique édito de sieur Petit qui rattrape au bond une balle lancée au petit bonheur par sieur Bonnet dans le numéro précédent et qui comparait le dernier Soundgarden à... Led Zeppelin ! Outre un abus de substances qui font bobo les neurones, je ne vois pas le rapport. Le redac'-chef non plus mais, volant au secours de son journaliste, le voilà qui tente de tricoter un lien entre la chronique en question, la couverture, Soundgarden en interview... Quelle souplesse ! Sans compter une bourde monumentale mais totalement involontaire à la fin de l'édito. Un édito qui se conclue par un remerciement assez épais à tous les médias (radios, télé, presse) qui ont relayé l'apparition d'un nouveau magazine consacré au metal. Pour une musique "censurée et ostracisée" (cf édito précédent), je trouve qu'ils s'en sortent plutôt bien. Pas dit qu'aujourd'hui, le moindre média sorte la moindre ligne sur le premier numéro du moindre journal metal. En même temps, aujourd'hui, tout le monde crée son webzine...
 
 Premier courrier des lecteurs (intitulé Enter Postman) ! Quatre lettres ultra-positives avec un Ronan Le C. qui se trouve hyper-drôle (raté !), un futur fan qui demande "une suite fournie à la Saga du hard-rock" sans "oublier ces femmes qui, aussi, ont fait le hard-rock". En voilà un qui aura appris à dire "se gratter" dans toutes les langues ! En même temps, il sera à moitié déçu puisque la Saga consacrera deux numéros à Kiss. Ensuite... ? Hein ? Quoi encore ? Kiss était un groupe de metal ? Ah non ! Là, j'ai regardé les images AVEC le son ! Faut pas me prendre pour un con deux fois non plus !! Bref, le dernier courrier conclue sa prose par un prophétique "Vivement votre n°100". S'il savait que le journal a failli disparaître une première fois au numéro 99 et est resté introuvable pendant 3 mois dans les kiosques... Mais ne brûlons pas les étapes !
 
 Pour les accros, le Song-Book du mois était consacré au Paradise City de Guns'N Roses. Voilà voilà... Je peux au moins vous dire que dans le riff du chorus, il faut plaquer les chiffres 3, 5 et aussi 4 à un moment... Ne me remerciez pas, c'est naturel.
 
 Rayon nécro du mois : Shotgun Symphony, vendu comme le gang apte à redorer "vraiment" le blason du Hard-FM. Alors déjà, il n'y a pas urgence. Après... Ben, vous connaissez la suite (looool). Viennent ensuite Barefoot Servant, Tad (dommage, ils étaient pas mal malgré un gros con de chanteur qui a sabordé son groupe), Mucky Pup. (Quoi, ils existeraient encore ??? Débranchez les machines, pitié...). Mais le mausolée le plus triste vient plus tard, dans un article fort louable de M. Rabasse. Quatre groupes français de metal extrême sont mis en avant, dans une réelle volonté de faire bouger les choses : Crusher (RIP), Treponem Pal (au goutte à goutte), Massacra (disparu) et Loudblast (qui splitte, se reforme, sort un album, splitte, se reforme, réfléchit à un nouvel album avant de splitter...). On ressent une légère douleur anale quand on repense au potentiel énorme de ces groupes assez défricheurs dans le genre, surtout au niveau hexagonal.
 
 Pour le reste : Pro-Pain, Testament (qui a failli rejoindre le classement précédent plus d'une fois), Jackyl (le premier groupe qui faisait des soli de... de... tronçonneuse ! Mmpfrt, c'te blague !), Glenn Hughes, Prong (avant les années de déboires), Ozzy "papy faisait déjà de la résistance" Osbourne (dans la quarantaine et déjà une épave), ZZ Top ("On est totalement passé à coté de la puissance sonore du mouvement techno"... What else ? Pour l'anecdote, il parle de Depeche Mode...), Mr. Big (non, je ne dirai rien...) et on clôt avec Soundgarden ("Tout le monde ou presque fait référence à Led Zeppelin. Cela vous exaspère-t-il ?" Encore un qui a pas lu l'édito...). La Saga démarre l'histoire de Led Zep... Vous le saviez déjà, c'est ça ? And Justice For All se penchait sur le cas d'Ugly Kid Joe. Un bon groupe, quoi qu'on en dise, qui torchait de bonnes chansons et se payait le luxe d'avoir un excellent gratteux. Peut-être que le coté crotte de nez leur a porté préjudice au final. Les questions "accusatoires" étaient assez connes, du genre "vous êtes trop jeunes pour un tel succès" ou "votre nom est stupide". Le batteur répond avec franchise. Honnête sans être transcendant...
 
 Après les live dont on se fout, arrive enfin la rubrique Skeuds. A l'honneur ce mois-ci, Groove Family Cyco de Infectious Grooves. Sorte de petit cousin funky aux Suicidal Tendencies (dont on retrouve l'inénarrable Mike "j'ai tout vu j'ai tout compris" Muir au micro), ce disque gonflé à l'EPO m'a surtout permis de découvrir Robert Trujillo, bassiste atomique aujourd'hui intérimaire de luxe chez Metallica où il doit s'emmerder grave. Il faut écouter son jeu épileptique sur les albums d'Infectious pour capter le talent immense du Monsieur. Cela me rappelle aussi que j'avais vu le clip de Violent & Funky sur MCM. Toute une époque : essayez maintenant de trouver un clip sur MCM, c'est digne de Koh-Lanta. Et je ne parle pas d'un clip de metal, là on passe carrément à Man vs Wild ! Bref, c'est la video qui m'a retourné la tête et m'a fait foncer acheter l'album... que j'ai toujours, même si de mon souvenir, un tiers est à jeter à la poubelle et que la batterie avait un son pourri. Mais quel jus, les enfants ! Pantera ne récoltait qu'un modeste 3/5 pour son Far Beyond Driven avec une chronique "soupe à la grimace" de JP Sabouret. Pourtant, la moitié de l'album est culte même s'il m'avait assommé de violence quand je l'avais acheté en K7. Oui, en K7 ! Demandez à vos parents, ils vous expliqueront ce que c'était. Toujours est-il que je trouve la note un peu sèche. Un tube total comme I'm Broken aurait dû rajouter un point d'office. M'enfin... David Lee Roth se mangeait un 2/5 et voilà le chanteur déjà hors d'Halen. Ha ha ha... oui, demandez à vos parents aussi ! Nailbomb sortait son seul et unique album, Point Blank et sa pochette assez radicale. Je suis charitable, j'oublie le live ignoble qui a suivi. Là encore, le culte se paye un 3/5 tiède alors qu'on tenait un disque assez moderne, mélange VRAIMENT brutal pour 1994 de metal-punk-thrash-indus. En tout cas, il n'a pas pris une ride encore aujourd'hui. Mais le gros morceau était la sortie en catimini du cauchemardesque Downward Spiral de Nine Inch Nails (4/5 amplement mérité) qui, révisionnisme aidant, aurait dû être l'album du mois. Mais le critique, à l'époque, ne pouvait qu'effleurer le monstre que deviendrait ce groupe et plus spécialement son mentor torturé, Trent Reznor. Pour la première fois, j'ai pu ressentir la peur et la mort en écoutant des chansons. Rien de metal dans cette musique, juste des machines, des samples, des boites à rythme et une morbidité vertigineuse. En embrassant totalement ce joyau noir qui résonnait en moi, j'ai pris le large sur mes petits camarades qui ne jurait que par la technique et le branlage de manche. Tant pis pour eux...
 Après, le reste devient secondaire. Massacra (aïe !) sortait un Sick qui annonçait ni plus ni moins le metal avec 16 ans d'avance. Motörhead sortait son 137e live (et ce n'était pas fini), Manowar était déjà has-been et Jimi Hendrix sortait un nouvel album... comme tous les deux ans. On retrouvait aussi Waltari, qui mélangeait techno avec metal. Je trouvais ça atroce à l'époque et mon avis n'a pas changé là-dessus. Ce qui m'étonne, c'est qu'un groupe de nazes comme Shaka Ponk fait pareil en moins bien (soyons honnête) et plus consensuel et tout le monde hurle au génie... Le reste des disques a été oublié, y compris par moi.
 
 On clôt les débats avec le lexique du mois, une guitare Music Man Van Halen que pour 10.000 Francs, c'est une affaire, et merci cousin. Mais en fait, tout ça, on s'en moque. En effet, tragédie des délais de bouclage et du tirage, l'actualité avait rattrapé les news et inquiétude diverses. Même si James Petit souhaitait un prompt retablissement, que Zegut voulait y croire à donf et qu'il ne fallait pas se précipiter en extrapolations, en avril 1994, le mal était fait : Kurt Cobain venait de se tirer une balle dans la tête !
 
 La suite au prochain numéro...
 
 
 
Rhââââ non, même aujourd'hui, je trouve ça insupportable !!!
     
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L
<br /> "downward spiral"... Personnellement, je n'ai pas senti la peur et la mort (je suis déçue (va peut-être falloir que j'essaye Marilyn Manson pour ça !(...ou pas)))<br /> <br /> <br /> Mais j'ai quand-même bien aimé. Enfin, "aimé" est peut-être un grand mot. Disons que j'ai aprrécié, mais que comme j'ai écouté ça en travaillant, sur la fin je l'ai un peu ressenti comme un fond<br /> sonore un peu désagréable dont j'étais bien contente qu'il finisse. Non, ne t'offusque pas !!!! C'est normal, c'est pas ma musique habituelle... Je dois quand-même dire que certains passages sont<br /> venus me chercher et m'ont obligée à arrêter toute activité pour écouter. J'ai adoré Mr Self destruct, Piggy et Heresy (dont j'adore le début). Après, il y a eu d'autres morceaux qui<br /> m'ont plu, mais je les ai pas notés, mais en tout cas, il y a plusieurs ambiances différentes sur cet album et... oui, disons que ça m'a plu ! :) Merci pour la découverte (j'ai honte d'utiliser<br /> ce mot pour un groupe dont je sais qu'il est uuuuuuuultra-connu, mais bon, voila, moi j'ai découvert en 2013, j'assume !)<br />
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B
<br /> <br /> Comme toute madeleine de Proust, Downward Spiral correspond à une époque, un contexte et un état d'esprit qui m'ont fait ressentir cet album plus que profondement. L'album parle de mort, de<br /> drogues, d'auto-destruction et de suicide dans une ambiance froide donc, oui, il n'est pas aisé à écouter... surtout au boulot :)<br /> <br /> <br /> Rassure-toi sur un point : alors qu'il vendait des caisses d'albums aux USA, NIN est resté très confidentiel pendant des années chez nous et vu que Reznor travaille sur un autre projet<br /> aujourd'hui, on peut même le considérer comme cliniquement mort. Et de toutes façons, on découvre des choses tous les jours : j'ai bien découvert Black Sabbath il y a deux ans alors que le groupe<br /> existe depuis... 1970 !!<br /> <br /> <br /> <br />
L
<br /> Tes quelques lignes sur "downward spiral" de Nine inch nails me donnent une furieuse envie d'aller écouter ça ! Moi aussi je veux sentir la peur et la mort (tu m'as contaminée ou quoi ?!)<br />
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B
<br /> <br /> Excellent choix...<br /> <br /> <br /> <br />
S
<br /> Merde ! Waltari c'est du metal ?... On en apprend tous les jours.<br />
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B
<br /> <br /> Imagine ma surprise !!<br /> <br /> <br /> <br />