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En mode plein de poussière

Publié le par Buster Casey

 Toujours extrait de ma vieille VHS qui a survécu à tant de modes technologiques, un nouveau clip d'un groupe qui, comme Sponge, a eu vaguement le temps de se faire connaître avant de disparaître comme par magie dans la nuit noire des étoiles filantes qui ont brûlé trop vite (oui, même si vous la relisez lentement, ça ne voudra toujours rien dire !).

 

 Quid, alors ? Hé bien aujourd'hui, nous parlerons brièvement d'un petit groupe qui s'appelle Cracker. Là, pour le coup, le présent est toujours d'actualité puisqu'un tour rapide sur Wikipédia (la culture bénévole trop d'la balle !) nous balance une sèche et unique discographie (pour la bio, vous pouvez vous reluire !) qui aurait duré jusqu'en 2009 après un passage à vide de trois ans. Alors, savoir que ce groupe avait dépassé les années 2000 est pour moi une surprise en même que la preuve de l'existence de la vie après la mort (artistique). En effet, fort d'avoir vécu ce grand chambardement du rock en temps réel pendant que mes camarades écoutaient des conneries (comme aujourd'hui, vous me direz), un parcours comme ce groupe avait de quoi surprendre.

 

 Loin de moi de passer pour un expert musical averti, Philippe Manoeuvre couvre largement le champ de la culture rock, mais Cracker à ses débuts, c'est de la pop plutôt gentille. Même avec des titres comme Get It Off ou Teen Angst, ça reste le genre de rock qu'on écoute en voiture, dans un embouteillage, quittant sa femme pour rejoindre sa maîtresse (ou l'inverse !) ou pendant un apéritif. Bref, pendant la révolte grunge qui faisait pleurer ses guitares, Cracker était du coté des gentils. Mal peignés et attifés comme un jour de troisième démarque, mais gentils...

 

 Et soudain, c'est la crise d'adolescence. Quand déboule sur les canaux hertziens leur nouveau clip, I Hate My Generation, c'est le gros point d'interrogation. Un peu comme si Charlotte Aux Fraises révélait son penchant pour la coke et les soirées bondage, Cracker craque littéralement : larsen, saturation, un gus qui s'arrache les cordes vocales comme s'il avait le feu aux fesses, un titre provocateur... Pour le look, le chanteur nous fait une rebellion vestimentaire tardive en se refaisant la tronche de Kurt Cobain et en singeant ses mimiques (regard perdu et cheveux doux de L'Oreal dans la bouche). Et ça y va franco, clip qui se la pète à l'appui : montage épileptique, flous artistiques, thématique étrange et pellicule rayée, on sort l'attirail et on accoste le chaland. Le cadavre de Nirvana refroidissait à peine que la bande à Cracker vo(u)lait déjà le flambeau. Peine perdue, le mouvement s'était tiré une balle en même temps que le chanteur martyr et ce morceau mal dégrossi a fait pschit. Le groupe a vécu dans l'ombre de son petit succès... jusqu'à maintenant et cet article dans ce blog dont la lecture déchaînera les foules et remettra le groupe sur le devant de la scène, telle la fameuse loi du papillon qui bat des ailes... ou pas !

 

 

 

 Et bonne nuit...

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