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Premières fois

Publié le par Buster Casey

 C'est un peu le fond du trou en ce moment. Même mon blog me lâche vu que tout le monde déserte. Triste sort que le mien qui me saigne aux quatre claviers et qui n'intéresse plus grand-monde. Snif... Mais dans toutes choses, malheur est bon. Si j'ai désormais 3 lecteurs connus, je peux me permettre de raconter n'importe quoi. C'est aussi ça la liberté d'artiste !

 Dans un post précédent, je vous parlais des listes et du fait que, êtres en constante évolution que nous sommes, elles ne sont jamais figées (les listes). Pour appuyer mon exemple, je citais le domaine musical. Autant les films ont été un univers où j'ai plongé dans tout et n'importe quoi avec un égal bonheur (je sursaute devant un film d'épouvante, je biche devant les hectolitres de sang d'un film d'horreur gore, je fais "tiou-tiou" avec la bouche devant un S-F, je m'éclate devant un film qui pète de partout, je réveille ma conscience avec des films engagés, je me laboure le cerveau devant des films "expérimentaux", je bande devant un porno et je m'endors devant la nouvelle comédie française), autant la musique a beaucoup marqué ma vie par des étapes importantes.

 Jeune, j'écoutais n'importe quoi. La merde tout-venant qui s'écoulait des TOP 50 et autres émissions à musique. Et puis un jour, je découvre Dire Straits par l'intermède d'amis. Le riff de Money For Nothing provoque un sentiment inconnu jusqu'alors : ma première érection musicale. J'ai bouffé du Dire Straits en boucle pendant des mois. J'ai commencé à m'intéresser à d'autres gratteux comme Eric Clapton ou Jimmy Hendrix. J'achète un vinyle de ZZ Top. L'amour de la guitare en carton est une aubaine. Elle permet de se forger quand on est jeune et con et qu'on se cherche à 14 ans. Un copain de classe en 5e me fait alors découvrir un univers ténébreux et empli de craintes : le métal.

 Par l'intrusion de deux K7 qui vont changer ma vie (Fly In The Wall d'AC/DC et Seventh Son Of A Seventh Son d'Iron Maiden) et que j'écoute littéralement en boucle (un vrai autiste), je pète les plombs sur le métal. Fini les Top mes couilles ou les meilleures ventes de disques, je brave l'interdit. Oui, parce que, comme toute musique marginale, le métal se traîne une réputation bien comme il faut : bruitiste, inaudible, incapable de jouer de leurs instruments, satanistes, pervers, déliquescence de notre monde moderne et blablabla... Alors, comme je suis encore jeune et malléable, je suis la tendance. Oui, c'est du bruit, ça sait pas jouer... sauf que Clapton, ça m'emmerde, Chris Rea aussi et que Pink Floyd, je ne les comprends pas encore. J'ai mis les doigts dans le bruit et il me faut ma dose.

 Peu à peu, j'ai envoyé paître les ragots. Le métal est fascinant pour toute l'imagerie qu'il charrie. Délirante, appuyée ou franchement grave, on flirte avec des zones d'ombres comme jamais. J'ai plongé dans cet univers depuis mes 15 ans et je ne le regrette pas une seconde. Aujourd'hui, mon champ musical s'est ouvert (contrairement à beaucoup de gens tolérants qui grimpe sur une chaise dès que vous leur parlez de métal. Pfff... Bobos à la mord-moi les boules !) mais je vis cette musique chaque jour qui passe. Tant pis pour les clichés que j'entends, encore et toujours. Tant pis pour les mines surprises quand j'annonce ce que j'écoute et les "Ah bon, on dirait pas !". Tant pis pour la bêtise ambiante. Je suis heureux de cette musique et pas vous.

 Mes chocs musicaux :

 Hormis ceux précités, une phénoménale claque lors de la découverte de Nirvana et son classique Smells Like Teen Spirit (et l'album Nevermind qui allait avec, véritable best-of de tubes à lui seul). Là, j'ai compris que la musique pouvait parler au coeur et toucher aux sentiments. Parce que je sentais que je n'étais pas (plus) seul dans mon mal de vivre. Ensuite le Dirt d'Alice In Chains, un album à la noirceur épuisante mais indémodable. Je l'ai encore écouté il y a trois jours, il n'a pas pris un quart de ride. Et le Ten de Pearl Jam, une suite de morceaux parfaits, pour un exploit jamais réitéré.
 Grosse baffe avec le premier essai (meilleur ?) de Machine Head, Burn My Eyes. Un bloc monstrueux dont le groupe lui-même ne s'est jamais relevé.
 Made In Japan de Deep Purple, le seul live à posséder.
 Reign In Blood de Slayer, là encore un classique indéboulonnable 22 ans plus tard. Rarement fait mieux.
 Cannibal Corpse et la scène death métal en elle-même ou comment faire de la musique quand on est un zombie.
 The Downward Spiral de Nine Inch Nails ou le mariage forcené de machines en furie et de guitares overdrivées à l'extrême, parfaite accompagnatrice d'une oeuvre suicidaire et maladive. Juste 10 ans d'avance sur tout le monde.
 Finntroll pour l'accordéon dans une mixture musicale extrême.
 Mayhem et Wolf Lair's Abyss, ou comment se chier dessus de trouille en écoutant une musique faite par des morts pour les (encore) vivants. Un tempo quasi-surréaliste, une voix hallucinante et une ambiance glaciale comme une crypte. Brrr...
 Turbonegro et son punk'n roll gay.
 Cradle Of Filth pour son parfait dosage de black-métal et de musique classique sur Dusk And Her Embrace. Cela donnait naissance à une musique au romantisme noir et suave. A l'époque, c'était la grande classe. Aujourd'hui, faites le tri sélectif sur les 12958 groupes suiveurs.

 J'en oublie sûrement mais voilà ma part du gâteau. Voilà les étapes de ma croissance et mon impossibilité de pouvoir faire un Top 5.

 Bonne nuit...

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