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(Dé)conseil de lecture

Publié le par Buster Casey

 
 Le Suspect de Michael Robotham


 Normalement, voilà un livre dont je ne ferai la publicité à personne. Cependant, comme la mode est à la culture où on ne pense à rien, il pourra toujours faire partie de la liste de ces livres "qui vous font oublier vos problèmes", à coté de celle des films "où l'on ne réfléchit pas" et des disques "cool qui changent les idées".

 Bref, pour les vrais lecteurs, je vous raconte.

 Joe est psychologue. Joe a femme et enfant et il est heureux. Mais Joe a la maladie de Parkinson. Un jour, près du cimetière où Joe va tous les ans se recueillir sur la tombe de sa défunte tante, un cadavre de femme est retrouvé. Il se trouve que Joe la connaissait. Le flic, Ruiz, qui mène l'enquête, demande à Joe de l'aider. Joe se rend compte que les preuves s'accumulent contre lui. Des gens autour de lui meurent. Joe est le principal suspect. Va-t-il s'en sortir ?

 Voilà. Par ce résumé digne d'un travail de Benoit 6 ans, je viens de vous résumer les 300 premières pages du livre. Sur 500, c'est cher payé. Le moins que l'on puisse dire est que Robotham est un gars qui prend son temps, qui installe ses personnages, leur vie, leurs problèmes, leurs pensées, leur histoire,  leur vie, leurs problèmes,... et puis leur vie... sans oublier leurs problèmes... Ah ! Tiens ? Une enquête ! Chouette ! Le livre va démarrer, une fois qu'on aura bien parlé des personnages, de leur vie, de leurs probzzz... zzz...

 Non pas que le livre soit mauvais, c'est juste qu'il ne se passe rien. Le rythme est languissant, la tension est inexistante et les tunnels de dialogues et d'état d'âme du "héros" sont légions. Ajoutez à ça une intrigue pas inintéressante en soi mais plus que banale (une bête histoire de vengeance qui ne pètepas plus haut que son cul) qui s'insère avec peine dans le récit de vie du personnage principal (zzz... zzz...), des rebondissements qui se perdent dans l'ennui et donc ratent tous leurs effets, une volonté d'alambiquer sciemment les évènements pour faire croire que c'est tordu alors que c'est juste mal écrit et vous avez le premier livre remboursé par la SECU en tant que Prozac. Le coup de grâce est porté par le développement des personnages, tous ahurissants d'incohérence : un "héros" apathique et passif au dernier degré (et un peu con au passage...) qui, en deux paragraphes, devient soudain un détective privé professionnel, son meilleur ami dont l'auteur ne sait pas quoi faire, sa femme qui l'aime puis le déteste à mort en deux lignes de temps (un peu conne elle aussi), un flic à qui on ne la fait pas mais qui retourne sa veste à peine avez-vous le temps de tourner la page et un tueur censé être le cerveau de l'opération (vu le reste du casting, c'est pas dur non plus...) mais complètement aux fraises C'est peu dire que le livre se tire une balle dans les deux pieds tout seul. Dernière pierre à l'édifice : si vous êtes attentif et que le sommeil ne vous a pas gagné, l'assassin est désigné dans les 100 premières pages. Et ne cherchez pas la fausse piste, le récit y restera collé jusqu'au bout d'un final pétard mouillé.

 A offrir à quelqu'un qui n'a jamais lu de polar et qui considère la culture comme un truc où l'on ne se prend pas la tête. Sinon, préférez Harlan Coben. Ca ne vole pas haut non plus mais c'est autrement plus prenant.

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