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Je ne suis pas un bobo

Publié le par Buster Casey

 Je lisais beaucoup de magazines tous les mois. Des mensuels qui touchaient les domaines qui m'intéressaient : DVDs, heavy metal, jeux vidéo, cinéma... Aujourd'hui, j'en lis moins. Pas parce que mes centres d'intérêt se sont émoussés mais juste que j'ai fini par en avoir marre de lire (et de payer) tous les mois certains magazines qui ne savaient pas de quoi ils parlaient.

 Attention, je ne veux pas passer pour une grosse tête qui a tout compris mieux que tout le monde. Je m'explique. Quand je lis ces magazines, j'espère toujours en tirer une substantifique moelle, apprendre des choses, consulter des dossiers passionnants sur des choses que j'ignore ou parfaire ce que je connais déjà, aiguiser mon esprit critique. Puis, en grandissant, en mûrissant et, surtout, en touchant à beaucoup de choses, je me suis rendu compte que, moi aussi, je pouvais être critique. Et qu'au final, ce journaleux qui plombe ou encense les films/disques/livres/jeux... ce pourrait aussi bien être moi.

 J'ai un problème avec les critiques. J'en cherche comme je les repousse. Une bonne critique est celle qui exprime et développe un point de vue. Elle vous fait réfléchir, acquiescer ou vous mettre en boule. Quelque soit l'avis d'un critique, j'ai toujours eu tendance à le respecter comme je peux respecter l'avis d'autrui sur une oeuvre. Mais soyons clairs : j'accepte la critique, le débat et l'argumentation quand ceux-ci sont fondées et construits. En gros, je hais le journalisme bobo. Ce qui fait qu'aujourd'hui, je ne lis pratiquement plus de presse.

 Quand j'étais un fervent lecteur de Mad Movies, je prenais régulièrement des coups de sang contre certains de leurs articles. Ils crucifiaient des films que j'avais aimé ou portaient aux nues des bandes merdiques. Mais je considérais là qu'ils s'agissait d'un état normal. Après tout, je trouvais moult autres articles qui me passionnaient, me faisaient rire et m'ouvraient les portes d'univers incroyables. La passion qui animaient les rédacteurs me donnait foi en eux, à leur "combat" (parler du film fantastique comme d'une oeuvre à part entière, hors de toute diabolisation des médias) et à ma propre passion pour le genre.

 Et j'ai arrêté de les lire. Par le changement d'équipe rédactionnelle est arrivée une autre ère : celle des va de la gueule ! Une bande de branleurs qui, sous prétexte d'un "plus fort du cinéma", a totalement pété les plombs en se prenant pour le seul journal à savoir parler du genre. Mépris des lecteurs (n'osez jamais leur faire une critique, ils n'aiment pas ça), humour bas de gamme (JPP revient !), critiques délirantes (Aah, le Batman Begins par Moïssakis, un grand moment de blabla), retournements de veste constants (Cronenberg, adulé, conspué puis adulé de nouveau), disparition de toute esprit critique pour les chouchous (John McTiernan dont tous les films ont la bénédiction immédiate... Rollerball, chef d'oeuvre, bien sûr !!!) et vulgarité générale qui doit sûrement les faire marrer aux éclats. Pas moi. Aujourd'hui adulé par une fanbase de petits boutonneux qui les trouvent cool, Mad est devenu au cinéma de genre ce que Positif est au cinéma en général : une institution pompeuse et confinée. Je ne suis pas Lovecraft, je n'invoque pas les Grands Anciens, ni ne pleure sur le passé mais il faut avouer qu'à l'époque des Bordas, Rougier, Rafik Djoumi (mon héros !) et autre Guignebert (parti se vautrer dans la boboitude de Score), ça avait une autre gueule et la qualité s'en ressentait.

 Voilà pourquoi je lis de moins en moins la presse. Je n'aime pas qu'on se foute de ma gueule en se prenant pour des gros bras et en étant payé. Qu'un journal comme le Nouvel Observateur (qui avait catégorisé le Seigneur des Anneaux comme film de science-fiction !!!!) soit à coté de la plaque niveau culture, ça me gonfle mais bon... Mais quand il s'agit de journaux spécialisés, ça me barbe.

 Toute cette réflexion m'est venu en relisant (avant de les balancer) mes vieux Score. Là, avec le recul et à la suite, je me suis rendu compte à quel point ce journal pouvait être suffisant et prétentieux, à la ramener sur tout, à prédire de gros événements pour faire du tirage et au final plomber le film sans honte. Eux qui trouvaient que Spielberg bof pour Munich, que FEAR ça faisait pas peur et que Pirates des Caraïbes 2 c'était raté en salles... mais exceptionnel en DVD !!! Une bande de bobos (j'aime bien ce mot !) qui faisaient croire qu'ils étaient passionnés et qui ont fait virer leur maquette vers un catalogue Redoute avec pleins de zolies photos (Aah, Gilles Lellouche sur 6 pages, quel bonheur de cinéphile !) et du vide dans les articles. Articles d'abord signés sous des pseudos ridicules (mais c'est tellement coool !) et qui se la racontaient méchamment. Aujourd'hui, à éclater en spin-off journalistique, Score n'existe plus. Par contre, il existe Climax (les bobos parlent du cinéma d'action qu'ils ne comprennent pas), Asian mag ou Score Asia (pareil) et Park mag (les bobos parlent de tout avec le talent que l'on sait. Ne le ratez pas, le numéro d'été est avec Beigbeder en couv'. Si c'est pas un indice, ça !). Et tout ça pour un journal qui fustigeait les films sur des trentenaires qui se cherchent.

 Alors peut-être que je suis prétentieux et que trouver un journal qui aime ce que j'aime, c'est égocentrique. Je vous répondrai que c'est faux car comme je l'ai dit précédemment, j'accepte la contradiction. Il faut juste qu'elle soit fondée et éclairée, et ma mauvaise foi fera le reste.

 Voilà, s'il me vient d'autres idées, je vous en ferai part. Bonne nuit...

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C
une petite réflexion en passant... tes fins d'articles font très Professeur Rollin je trouve. Bonne nuit...
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